Petite martyre de l'A10 : mort révulsante d'une fillette, ses parents libres...

La mère d'Inass, pauvre enfant retrouvée mutilée au bord de l'autoroute en 1987, a été libérée d'après le "Parisien". Cette femme avait été placée en détention provisoire en 2018, plus de 30 ans après ce drame qui arrache les larmes... Retour sur une histoire sordide.

Petite martyre de l'A10 : mort révulsante d'une fillette, ses parents libres...
©  ROMAIN BEAUMONT/SIPA

Arrêtée en 2018 pour meurtre, recel de cadavre et violences volontaires sur sa fille Inass, dont le corps avait été retrouvé le long de l'autoroute A10 à Suèvres (Loir-et-Cher) en 1987, Halima El Bakhti a été libérée le 12 juin 2020 selon les informations du Parisien. La femme de 66 ans a été assignée à résidence et doit porter un bracelet électronique. Cette dernière est sortie de prison un an après Ahmed Touloub, le père de la fillette, qui avait été remis en liberté en 2019.
L'enfant, alors inconnue, avait été retrouvée sans vie sur le bord de l'autoroute le 11 août 1987 par deux agents de Cofiroute.
Son corps avait été découvert avec de nombreuses marques de mutilations dont des traces de coups, de brûlures et de morsures.
Âgée entre 3 à 5 ans lors de sa mort, elle avait été surnommée "la petite martyre de l'A10" et avait été enterrée le 9 septembre 1987 dans le cimetière communal de Suèvres, près de Blois.

Découverte ADN en 2018, 31 ans après les faits

Si l'enquête avait été médiatisée dès 1993 par Jacques Pradel et son émission Témoin Numéro 1, et que les appels à témoins avait largement été relayés par la presse, rien n'avait permis d'identifier son identité. La famille volatilisée, personne n'avait reconnu le visage de la petite martyre. Les analyses de sang avaient simplement dévoilé son groupe sanguin, ne permettant pas de faire suffisamment avancer l'affaire.

© Capture d'écran YouTube @C à Vous

Ce n'est qu'en 2018 que le dossier est ré-ouvert. Troisième au sein d'une fratrie de sept enfants, son ADN correspond finalement avec celle d'un de ses frères cadets, arrêté un an et demi plus tôt pour un délit sans lien direct avec la disparition. On apprend ainsi que l'inconnue s'appelle Inass Touloub, née à Casablanca au Maroc le 3 juillet 1983, et arrivée à Puteaux 18 mois après sa naissance.

Cette découverte biologique permet alors aux enquêteurs de remonter officiellement jusqu'aux parents de la fillette...

Son père "lâche", sa mère nie la mort de sa fille

Ahmed Touloub et Halima El Bakhti, aujourd'hui divorcés, ont été interpellés le 12 juin 2018 puis mis en examen. Ils ont ensuite été entendus par le Procureur de la République de Blois. Le père d'Inass a reconnu avoir trouvé sa fille morte le 10 août 1987 et avoir déposé son corps près de l'autoroute alors qu'il conduisait avec ses autres enfants à bord.

Ce dernier a cependant affirmé ne pas avoir commis le meurtre, accusant son ex-épouse de violence. Il aurait évoqué sa "lâcheté", justifiant son départ précipité pour le Maroc de l'époque.

Quant à la mère de famille, elle aurait d'abord nié la mort de sa propre fille... Selon les procès-verbaux des auditions des deux sœurs aînées dont le Parisien a eu accès, c'est la femme qui aurait été à l'origine du décès d'Inass en la poussant dans les escaliers au domicile familial.

Les deux individus ont été placés en détention provisoire, jusqu'à leurs sorties respectives en juin 2019 et août 2020, en attendant la date d'un futur procès.