Alexandre Benalla, que devient-il loin des Macron et de l'Elysée ?

Alexandre Benalla aurait été "indispensable" pour Brigitte Macron, à l'époque où il collaborait avec le couple présidentiel, en dépit du rythme de travail parfois éreintant à l'Elysée. L'ex-responsable de la sécurité d'Emmanuel Macron a désormais tourné la page. Qu'est-il donc devenu ?

Alexandre Benalla, que devient-il loin des Macron et de l'Elysée ?
© Christophe Ena/AP/SIPA

Alexandre Benalla a été proche des Macron pendant plusieurs années et la première dame a pu compter sur les services du fidèle collaborateur du président de la République. Celui-ci était même devenu "utile et indispensable" dans leur vie de tous les jours. Et pour cause, il s'était frayé un chemin dans les cœurs des membres de la famille. "Madame Macron a des enfants et petits-enfants. Ses petits-enfants ne bénéficient pas d'une protection policière particulière, mais sont évidemment, potentiellement des cibles (…) il pouvait rendre des services pour la sécurité ou le bien-être des petits-enfants de madame Macron, ce qu'aucun agent de l'Elysée ne faisait", a raconté Sylvain Fort, ancien conseiller d'Emmanuel Macron, au micro d'Europe 1

Alexandre Benalla, un vaillant soldat à l'Elysée

Surtout, le collaborateur du chef de l'État était à la disposition du couple présidentiel, aidait "discrètement et efficacement et sans compter ses heures". Une véritable perle rare, donc ?

Pourtant, travailler avec Emmanuel Macron n'est pas chose aisée. Le président de la République a un rythme de travail exigeant et ils sont peu nombreux à pouvoir tenir la cadence. "C'est un rythme biologique qui, en gros, le mène à travailler jusqu'à 1h30, 2h du matin, puis à reprendre le collier vers 6h30-7h. Et donc, vous avez un temps de latence entre les deux qu'on peut appeler une forme de sommeil. (…) C'était comme ça du premier jour où j'ai travaillé avec lui jusqu'au dernier jour. Ce n'est pas cyclique, c'est permanent", a expliqué Sylvain Fort. Gageons que la fidélité et la rigueur d'Alexandre Benalla ont été particulièrement appréciés de cet hyperactif de Président et de son épouse.

Alexandre Benalla : sa chute vertigineuse

Mais Brigitte Macron a dû apprendre à se passer des services de celui qui était devenu son ami loyal. Alexandre Benalla avait été épinglé en 2018 pour violences sur des manifestants lors de rassemblements pour le 1er mai.

Il a ensuite été mis en examen pour "violences en réunion n'ayant pas entraîné d'incapacité temporaire de travail", "immixtion dans l'exercice d'une fonction publique en accomplissant des actes réservés à l'autorité publique", "port et complicité de port prohibé et sans droit d'insignes réglementés par l'autorité publique", "recel de violation du secret professionnel" ainsi que "recel de détournement d'images issues d'un système de vidéo protection". Autant d'accusations qui ont irrémédiablement entraîné son licenciement.

Qu'est devenu Alexandre Benalla ?

Après cette affaire, l'ancien responsable de la sécurité du chef de l'État a su se remettre en selle. Désormais, Alexandre Benalla partage son quotidien entre Argenteuil et Marrakech, où il a fondé sa propre boîte de sécurité, Comya, qui emploie cinq salariés. "J'avais la volonté de devenir entrepreneur pour concilier mes trois passions : l'aventure, la sécurité et l'intelligence économique, et l'Afrique", a-t-il expliqué au Nouvel Économiste.

Et d'ajouter: "J'ai toujours été un battant (…) J'ai pris des coups mais je rebondis. J'ai eu un sens du lead assez précoce, ayant été chef scout chez les Scouts unitaires de France à 15 ans. Malgré mon jeune âge, dans les fonctions que j'ai été amené à assumer, j'ai toujours été un peu leader".

Désormais, malgré les liens solides qu'il avait noués avec les Macron, Alexandre Benalla n'a plus de contact ni avec le chef de l'état ni avec sa garde rapprochée... ni même avec la première dame. "La seule chose qui me gêne est d'avoir à un moment donné pu susciter la suspicion sur quelqu'un qui m'a fait confiance. Si c'était à refaire, au vu du tort que cela a causé, je serais resté chez moi le 1er mai", a-t-il toutefois regretté.