20 000 manifestants réclament "Justice pour Adama" sur le parvis du tribunal de Paris [PHOTOS]

Ce mardi 2 juin, dès 19h, près de 20 000 personnes se sont réunies devant le palais de justice de Paris afin de manifester contre les violences policières. Un seul cri du coeur : "Justice pour Adama".

Alors que les Etats-Unis s'insurgent et se déchirent une semaine après la mort de George Floyd, en France, près de 20 000 personnes se sont réunies ce mardi 2 juin pour manifester devant le tribunal de grande instance de Paris, venues réclamer justice pour Adama Traoré. Il y a quatre ans, Adama Traoré, 24 ans, perdait la vie sur le sol de la caserne de Persan (Val-d'Oise) à la suite d'une interpellation musclée par les gendarmes.
Une manifestation organisée par le collectif Vérité pour Adama Traoré. En chef de file : Assa Traoré, la sœur d'Adama. Face à elle, une foule impressionnante : femmes, hommes, adolescents, jeunes adultes, scandant à l'unisson une seule et unique phrase : "Justice pour Adama".

Assa Traoré : "Ce n'est que le début" 

"Peu importe la couleur de peau, peu importe la religion, on ne peut pas rester spectateur face à l'injustice et à l'impunité policière (...), la France est le seul pays où le rassemblement a été refusé", a déclaré la jeune femme, en référence à l'interdiction de manifester de la préfecture de police, quelques heures avant le début de l'événement. Et de clamer : "Mon frère ne reviendra pas, mais tous les combats qu'on va faire, on les fait pour vous. (...) Toutes les personnes qui sont là aujourd'hui, vous êtes entrées dans l'histoire. Vous pourrez dire que vous avez participé à un renversement. Ce n'est que le début". 

Sur les pancartes, des messages de paix, des cris du cœur, mais également de nombreuses références à George Floyd, l'Afro-Américain tué par un policier à Minneapolis, à Eric Garner, mort en 2014 à New York lors de son interpellation, ou encore à Zyed et Bouna, morts en 2005 à Clichy-sous-Bois après une course-poursuite avec les forces de l'ordre. 

"I can't breathe" ("je n'arrive plus à respirer"), pouvait-on également lire sur les masques chirurgicaux des manifestants, en référence aux dernières paroles prononcées par George Floyd et Adama Traoré, juste avant leur mort. Tout au long de l'événement, trois lettres dominent "BLM", pour "Black Lives Matter", ("Les Vies des Noirs Comptent"). 

Parmi les milliers de manifestants, Camélia Jordana, qui s'est récemment exprimée sur les violences policières, a pris le micro pour s'adresser à la foule. Très engagée, la chanteuse en a également profité pour entonner le chant des Black Panthers, datant de 1968. "Il est temps de prendre les armes, la révolution est là", a-t-elle chanté en anglais. 

Justice pour Adama : des incidents en fin de soirée 

Après deux heures de rassemblement pacifique, des incidents ont éclatés entre forces de l'ordre et manifestants. Le calme ambiant a laissé place aux gazs lacrymogènes, et abribus, trottinettes et poubelles sont devenus des barrages enflammés. Plusieurs centaines de personnes se sont notamment retrouvées sur le périphérique parisien, bloquant la circulation. Dix-huit personnes ont été interpellées, a rapporté la Préfecture de police à l'AFP ce mercredi matin.