Economies en confinement : peu de dépenses... et des achats surprenants

Si le confinement est une expérience difficile et désagréable, il présente un avantage : notre bas de laine est bien garni. Enfermés depuis plus de 6 semaines, nous ne pouvons plus consommer à notre guise, pour le plus grand bonheur de notre porte-monnaie !
Si le budget courses a inévitablement augmenté pour de nombreux de ménages, pour le reste des dépenses, c'est la chute libre ! D'après des données de Banque Casino sur BFMTV, l'activité carte bancaire a chuté de 41% au total.

Les bars, restaurants, cinémas, magasins ou encore hôtels étant fermés depuis le 16 mars dernier, les dépenses dans la catégorie "loisirs" se sont totalement effondrées. Le secteur de la restauration a chuté de 83%, les transports de 88% et les vêtements de 74%.

Le tourisme en berne, la peinture et les jeux vidéos explosent 

La plus forte chute concerne sans grande surprise le tourisme. Les possibilités de voyager étant proches du néant depuis le confinement, le secteur connait une baisse de 92% sur la période, selon les données de Banque Casino. Même bilan pour le carburant. Entre chômage partiel, télé-travail et mesures de déplacement restrictives, les français n'utilisent que très peu leur voiture...

Seul secteur qui semble (un peu) profiter de cette mise à l'isolement : l'e-commerce. Si le secteur de la mode est très loin de son niveau habituel avec - 56 % des ventes par rapport à la normale, les Français plébiscitent massivement les achats de bricolage et de jardinage. D'après les données de Banque Casino, les peintures, vernis et accessoires liés à cette activité ont enregistré une hausse de 185% par rapport à la période de quatre semaines précédent le confinement ! Autre grands rois du confinement : les jeux vidéo, qui ont enregistré une hausse des ventes de 88%. 

Globalement, "les dépenses de consommation finale des ménages auraient diminué de l'ordre de 35 % par rapport à une période" normale d'activité estime l'Insee dans son point de conjoncture du 9 avril.

20 milliards d'euros d'épargne : "Du jamais-vu" 

Conséquence direct de cette baisse des dépenses : la hausse de l'épargne. En mars, le montant total des dépôts bancaires des Français a atteint 19,6 milliards d'euros, tandis que la progression des crédits s'est brutalement interrompue. "Du jamais-vu depuis 2007", déclare la Banque de France. Une épargne qui n'est pas toujours volontaire... "Pour huit semaines de confinement, les ménages accumuleraient une épargne forcée de 55 milliards d'euros", estime une étude de l'Office français des conjonctures économiques (OFCE)

Une épargne refuge qui pourrait coûter cher à l'économie française, qui s'apprête à connaître l'une de ses pires récessions depuis l'après-guerre. Le ministre de l'Économie Bruno Lemaire avait fait part de son inquiétude devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale le 15 avril dernier, évoquant ce "risque de voir le taux d'épargne augmenter face aux incertitudes, au détriment du financement de notre économie. Or, ce n'est pas d'épargne dont nous avons besoin aujourd'hui pour notre économie, mais d'investissement".