Patients en réa par "non-respect du confinement" : haro sur le Préfet de Paris

Raccourci, tollé et mea culpa. Didier Lallement, préfet de police de Paris, a déclaré vendredi 3 avril que les personnes placées en réanimation étaient celles qui n'avaient pas respecté le confinement. Une déclaration qu'il a très vite regrettée...

Patients en réa par "non-respect du confinement" : haro sur le Préfet de Paris
© Jacques Witt/SIPA

Interrogé au micro de BFMTV ce vendredi 3 avril, le préfet de police de Paris Didier Lallement a fait une déclaration des plus maladroites. Selon lui, il y aurait un lien étroit entre la présence des malades en réanimation et la violation des règles du confinement instaurées en France. En d'autres termes, les personnes hospitalisées aujourd'hui sont celles qui "n'avaient pas respecté le confinement" avant.
"Pas besoin d'être sanctionné pour comprendre que ceux qui sont aujourd'hui hospitalisés, qu'on trouve dans les réanimations, sont ceux qui au début du confinement ne l'ont pas respecté. Il y a une corrélation très simple", a-t-il déclaré à BFMTV, s'attirant immédiatement les foudres des médecins et de la classe politique. 

Sous la pression, la préfecture de police de Paris s'est fendue d'un communiqué ce vendredi 3 avril à 13 heures, dans lequel Didier Lallement "regrette" ses propos. "Son intention n'était pas d'établir le lien direct entre le non-respect des consignes sanitaires et la présence de malades en réanimation. Il s'agissait de rappeler la nécessité d'une stricte application du confinement dans cette période, pour la protection de la santé de chacun", précise le communiqué. 

Le haut fonctionnaire a parachevé son mea culpa lors d'une conférence de presse ce vendredi à 16h. "C'est une erreur", a-t-il admis. Et d'ajouter : "Nul ne devrait se sentir coupable de vivre une telle situation, un tel drame, et je n'avais pas l'intention de rajouter la culpabilité à leur peine. Pour ces raisons, je regrette d'avoir tenu ces propos".

Didier Lallement, un homme politique de poigne 

Casquette iconique, visage anguleux et regard perçant, Didier Lallement symbolise le maintien de l'ordre à Paris. En pleine crise des Gilets Jaunes, il avait été choisi par Emmanuel Macron en personne, pour devenir le préfet de police de la ville de Paris. Le Graal pour ce père de cinq enfants de 63 ans"cassant", "froid", souvent "blessant", rapporte une ex-collègue au journal Libération.

Habile politique, M. Lallement a d'abord connu une longue carrière en tant que conseiller dans différents ministères depuis les années 1980. Diplômé en droit des collectivités locales et en gestion, il l'a notamment été auprès de Jean-Michel Baylet, alors secrétaire d'Etat aux collectivités locales, avant de devenir préfet, entre autre, de la région Nouvelle-Aquitaine