Au Japon, les femmes se battent pour porter des lunettes au boulot

Au Japon, les femmes n'ont pas le droit de porter des lunettes dans les entreprises. Le pays du soleil-levant, qui fait preuve de modernité dans bien des domaines, est à la traîne en matière d'éradication du sexisme dans le monde du travail. Lasses, les Japonaises clament leur droit de garder leurs binocles !

Au Japon, les femmes se battent pour porter des lunettes au boulot
© primagefactory

Au Japon, il existe un dress code que les femmes doivent suivre à la lettre en entreprise. Après la vague de contestations, qui a émergé sur les réseaux sociaux, contre le port des talons obligatoire avec le hashtag #KuToo, c'est encore l'actrice nippone Yumi Ishikawa qui s'insurge contre l'interdiction de porter des lunettes au bureau. Dans la presse, l'artiste a justifié son combat par ses mots :"La racine du problème, c'est que (certaines entreprises) ont des règlements applicables aux seules femmes telles que l'interdiction des lunettes ou l'obligation d'utiliser des cosmétiques, qui sont excessivesCes pratiques doivent être revues".
Son bras de fer avec le ministère du Travail japonais s'est soldé par un échec pour lever ces règles vestimentaires sexistes. Malgré une pétition qui avait récolté près de 31 000 signatures, le ministre du Travail avait refusé, en juin dernier, de légiférer dans le sens des femmes. Mais Yumi Ishikawa ne s'avoue pas vaincue et poursuit sa lutte...

Pourquoi les entreprises japonaises interdisent le port des lunettes aux femmes

Le journal britannique The Independent nous apprend que plusieurs entreprises japonaises justifient l'interdiction du port des lunettes par les femmes avec différentes arguments. Pour les restaurateurs, l'accessoire ne collerait pas avec les tenues traditionnelles portées par les serveuses. Dans la vente, les lunettes donneraient un air trop sérieux aux femmes, qui pourrait effrayer les clients. Dans le secteur de la beauté, elles cacheraient tout bonnement le maquillage des employées !

Uma Mishra-Newbery, directrice de la Women's March Global déplore ces règles archaïques dans les colonnes de The Independant : "Nous sommes en 2019 et les femmes se battent toujours pour que leurs capacités et leur travail soient reconnus. Ce que nous portons continue d'être un outil pour renforcer le patriarcat."

En effet, au pays du soleil-levant, les employeurs peuvent aussi faire pression sur les femmes qui arborent des cheveux teintés. Une forme de sexisme banalisée au Japon. Selon les statistiques officielles relayées par La Croix, 70% des Japonaises ne travaillent plus après avoir donné naissance à leur premier enfant