"Violez les femmes, je viole la mienne tous les soirs": Finkielkraut disjoncte

C'est lors d'un débat sur la chaîne LCI, jeudi 14 novembre, que le philosophe et écrivain Alain Finkielkraut et la militante féministe Caroline de Haas sont revenus sur le viol et le sexisme, ayant été invités à s'interroger sur la question suivante : "Toutes les opinions sont-elles bonnes à dire?" dans l'émission La Grande Confrontation, Abordant la notion de "culture du viol" qu'il critique, et déplorant"l'extension du concept de sexisme", Alain Finkielkraut, connu pour ses envolées lyrique et limites, s'est exclamé : "Violez ! Violez ! Violez ! Je dis aux hommes : violez les femmes. D'ailleurs, je viole la mienne tous les soirs."
Entre rires et gêne sur le plateau, Caroline de Haas, qui accuse le philosophe de "banaliser" les violences faites aux femmes et qui est revenue sur les accusations de viols à l'encontre du réalisateur Roman Polanski, a été profondément choquée. "Vous n'avez pas le droit de dire ça", a-t-elle rétorqué.

David Pujadas, qui présentait le débat, a justifié les dires d'Alain Finkielkraut : "C'est du second degré..." 

Alain Finkielkraut, viré de France Culture après ses propos sur le viol ? 

Le collectif associatif #NousToutes, dont est membre Caroline de Haas, a partagé la séquence choc sur les réseaux sociaux et dénonce une incitation au viol. Une pétition est également en ligne pour que l'académicien soit démit de ses fonctions chez France Culture, où il anime l'émission Répliques.

Raphaël Enthoven, philosophe et ami d'Alain Finkielkraut a parlé de "censure". Il s'est également insurgé sur le plateau d'Audrey & Co sur LCI contre la vidéo "tronquée" partagée par le collectif. "Les méthodes de Caroline de Haas et ses camarades de #NousToutes devraient être étudiées dans les écoles de falsifications", a-t-il déclaré."Comment transformer du second degré en premier degré pour se donner un épouvantail contre qui on va manifester ?"
En effet, le collectif appelle à une grande mobilisation le 23 novembre contre les violences faites aux femmes, à Paris.

Ce dimanche sur Radio J, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a qualifié les propos d'Alain Finkielkraut de "forts stupides" et a salué les députés qui ont saisi la Justice pour que les dires du philosophe ne restent pas impunis. "Il faut avoir une liberté d'expression dans notre pays, c'est constitutif de notre démocratie et je considère aussi que, lorsqu'il y a des paroles qui portent à caution ou à interrogation, on a un système judiciaire. C'est fort heureux que des parlementaires aient saisi, sur le fondement de l'article 40 (du code de procédure pénale), la justice", a-t-elle déclaré au micro de Frédéric Haziza. L'incitation au viol peut être punie de 5 ans de prison et de 45 000 euros d'amendes.