Simone Veil en Marianne, un nouveau visage pour la République française

Alors qu'un portrait de Simone Veil a été tagué d'une croix gammée, le parti Agir fait une proposition symbolique et forte. Les membres de ce parti pro-macron, issu de LR, proposent que Marianne, symbole de la France, prenne le visage de Simone Veil. Sous l'apparence d'une femme coiffée d'un bonnet phrygien, la magistrate et femme d'état, décédée en juin 2017, incarnerait les valeurs contenues dans la devise : Liberté, Égalité, Fraternité.

Simone Veil en Marianne, un nouveau visage pour la République française
© CHESNOT/SIPA

Après l'indignation, la proposition. Quelques jours après qu'un tag antisémite a été dessiné sur un portrait de Simone Veil à Paris, les membres d'Agir ont eu une idée audacieuse. Il s'agit de proposer que la femme politique rescapée de la Shoah et entrée au Panthéon en juillet 2018, devienne l'icône de la liberté et de la démocratie. "Nous proposons de donner à Marianne les traits de Simone Veil qui est l'incarnation de la France et de la République, de leurs valeurs, de leurs combats, de leurs défis, de leur ancrage européen", suggère la porte-parole Fabienne Keller, dans une lettre adressée au président. Déportée à l'âge de 15 ans à Auschwitz-Birkenau, Simone Veil a dédié sa vie à la lutte contre la discrimination des femmes. 

Simone Veil incarne la France 

Une idée forte et engagée, mais pas nouvelle puisque l'on a pu constater, au fil des années, que Marianne a pris les traits de différentes célébrités issues des arts et, de façon plus controversée, du show-business. Après Brigitte Bardot en 1969 (sculpteur Aslan), Michèle Morgan en 1972 ( sculpteur Bernard Potel), Mireille Mathieu en 1978 (sculpteur Aslan), Catherine Deneuve en 1985 (sculpteur Polska), Inès de La Fressange en 1989, Laetitia Casta en 2000 (sculpteur Marie Paule Deville-Chabrolle), Évelyne Thomas en 2003 (sous la forme d'un trophée distribué aux maires), Simone Veil pourrait incarner notre emblème national. "Son parcours et ses engagements ont inspiré et donné de la force à des millions de Français", ajoute Fabienne Keller. Cette dernière estime aussi que cet acte symbolique serait un moyen d'affirmer que le pays refuse l'extrémisme et l'antisémitisme.