Les jeunes femmes des villes sont les premières victimes de harcèlement de rue

Les jeunes femmes qui vivent en milieu urbain sont davantage touchées par les violences dans les espaces publics, selon une enquête menée par l'Institut national d'études démographiques.

Les jeunes femmes des villes sont les premières victimes de harcèlement de rue
© 123RF-IAKOV

Compliment douteux, sifflements, insultes, main aux fesses... Près d'une Française sur quatre a déjà enduré ces faits, que ce soit dans les transports, dans la rue ou dans un autre lieu public, nous révèle une étude* réalisée par l'Ined en 2015, publiée jeudi 7 décembre. Les femmes les plus concernées par le harcèlement de rue sont sans surprise celles qui vivent dans les grandes villes et surtout les plus jeunes : plus de la moitié (58 %) des urbaines de 20 à 25 ans ont déclaré au moins un fait dans l'année précédant l'étude.

Les actes de violences diminuent avec l'âge, mais concernent toutefois 8% des femmes âgées de 65 à 69 ans. Dans l'Hexagone, ce sont les Franciliennes qui sont davantage exposées au harcèlement de rue : plus d'un tiers d'entre elles (37 %), âgées de 20 à 69 ans, ont déclaré en avoir été victime. Et les chiffres explosent chez les femmes âgées de 20 à 24 ans vivant en Île-de-France : elles sont plus de deux tiers (68 %) a avoir subi des violences dans les espaces publics, contre 17% en zone rurale.

Une femme sur cinq (20%) déclare avoir été sifflée ou interpellée au cours de l'année précédant l'enquête. Suivent les insultes (8%), le fait d'avoir été suivie à pied ou par un véhicule (3%), les attouchements (2 %), les propositions sexuelles (1%) et l'exhibitionnisme ou le voyeurisme (1%).

Pour éradiquer ce fléau, Emmanuel Macron a évoqué lors de son discours du 25 novembre la création d'un "délit d'outrage sexiste qui sera verbalisable immédiatement pour un montant dissuasif". Celui-ci devra cependant être constaté en flagrant délit par un policier, ce qui risque d'être difficile à véritablement être dissuasif.

*L'enquête Virage porte sur les violences interpersonnelles subies dans les douze derniers mois et au cours de la vie dans les différents espaces de vie (famille, études, travail, couple actuel ou passé, espaces publics). Elle a été réalisée en 2015 auprès d'un échantillon représentatif de 27 268 personnes (15 556 femmes et 11 712 hommes) âgées de 20 à 69 ans, vivant en ménage ordinaire en France métropolitaine.