Inde : le test prénatal de détection du sexe contre l'avortement sélectif ?
Maneka Gandhi, ministre indienne des Femmes et du Développement de l’enfant, souhaite rendre obligatoire la connaissance du sexe des foetus dans le but de lutter contre les avortements sélectifs. L’annonce, très contestée, a fait l’effet d’une bombe.
Maneka Gandhi, ministre des Femmes et du Développement de l'enfant en Inde, a soulevé l'indignation des groupes de défense des droits des femmes en proposant la détection obligatoire du sexe du foetus avant que ne soit envisagé un avortement. Une pratique, pour l'instant illégale et passible de cinq ans de prison, qui serait cependant très courante en dépit de la loi, surtout dans les familles rurales qui se servent de ces tests pour n'avoir que des garçons. Une idée que The All India Democratic Women's Association (AIDWA), groupe d'activistes, juge inconcevable : "Cela va encourager le développement de centres illégaux pour l'avortement de foetus féminins."
En effet, l'Inde est le pays qui possède un des ratios hommes-femmes les plus déséquilibrés du monde avec 940 femmes pour 1000 hommes recensés en 2011. Et rendre obligatoires des tests prénataux creuserait cet écart déjà notable chez les familles les plus pauvres. Les opposants craignent que les futures mamans ne se détournent des centres médicaux légaux pour fuir les contrôles afin d'éviter la pression qu'elles subiraient de leur entourage si elles s'avéraient être dans l'attente d'une fille. Maneka Gandhi s'est toutefois défendue, précisant que le but était de proposer un suivi médical à toutes femmes enceintes, afin de surveiller cliniquement les grossesses et empêcher l'avortement abusif. Une justification qui ne passe pas et qui a fait reculer l'enthousiasme de la ministre, reléguant son idée à une simple étude dans le but de débattre sur la protection de la femme.