Dilma Rousseff, bientôt destituée ?

La présidente du Brésil, Dilma Rousseff, est accusée d’avoir falsifié les comptes publics de 2014, période de campagne électorale, pour amoindrir l’impact de la crise. Une procédure de destitution est lancée.

Le Brésil est en passe de connaître une crise politique sans précédent, qui vient s'ajouter à la crise économique. Le président de la Chambre des députés, Eduardo Cunha, a lancé une procédure de destitution mercredi 2 novembre 2015 contre la présidente de gauche Dilma Rousseff. Cette décision fait suite aux demandes de l'opposition, qui accuse la chef d'Etat d'avoir maquillé les comptes publics de 2014 et 2015 pour minimiser l'impact de la crise économique. Cette fraude est un motif de destitution prévu dans la Constitution brésilienne, notamment pour "violation de la loi de Finances publiques".  
Eduardo Cunha a annoncé avoir dû prendre cette décision "sans gaieté de coeur". Et de poursuivre : "Je sais que c'est un geste délicat à un moment où le pays traverse une situation difficile, que l'économie traverse une crise. (...) Cela veut dire autoriser l'ouverture [de la procédure], non pas d'en juger du bien-fondé, ce qui reviendra à la commission spéciale qui pourra l'accepter ou le rejeter", comme le rapporte l'AFP.
La principale interessée a réagi : "Les arguments qui motivent cette demande sont inconsistants et sans aucun fondement. (...) Je n'ai commis aucun acte illicite et aucune suspicion de détournements publics ne pèse contre moi."
Une commission spéciale de députés va donc être créée. Elle disposera de quinze jours de sessions parlementaires pour voter un rapport préconisant ou non la destitution de Dilma Rousseff.

Son éviction à la tête de l'Etat brésilien semble néanmoins peut probable car la présidente, dont la cote de popularité stagne sous les 10%, possède une forte coalition parlementaire. 

"Brésil : Dilma Rousseff sous le coup d'une procédure de destitution"