Avec ou sans alcool : à deux, c'est mieux
L'abstinence, secret de longévité des couples ? Pas seulement. Boire les mêmes quantités d'alcool que son conjoint augmenterait les chances de rester ensemble.
Une étude dirigée par l'institut de recherche sur les addictions de l'Université de Buffalo aux Etats-Unis démontre que les couples qui ont la même consommation d'alcool (qu'elle soit faible ou importante) ont moins de chances de divorcer.
Les scientifiques américains ont étudié 634 couples mariés pendant neuf ans. Parmi tous les participants, ils ont défini quatre sortes de couples : ceux où aucun des conjoints n'est un gros buveur*, ceux où l'homme en est un, ceux où c'est la femme qui trinque et enfin ceux où les deux époux ne consomment pas d'alcool.
Après ces neuf années, entre 45% et 55% des mariages où l'un des deux époux buvait plus que l'autre se sont conclus par un divorce, tandis que seulement 35% des couples ayant la même consommation d'alcool se sont séparés.
Plus surprenant, les couples qui boivent n'ont pas plus de risques de divorcer que les couples qui ne boivent pas.
L'étude américaine confirme des recherches similaires de l'institut norvégien de santé publique, qui avait suivi 20 000 couples dans les années 80. Les chercheurs avaient expliqué que les couples duraient plus longtemps quand ils avaient la même consommation d'alcool, qu'ils soient de gros buveurs ou abstinents.
Autre paramètre important : concernant les couples n'ayant pas la même consommation d'alcool, ceux où c'est la femme qui boit durent moins longtemps. Trois hypothèses pour expliquer cela : soit l'alcool chez les hommes est plus facilement accepté en société, ou bien il affecterait moins les hommes que les femmes, ou encore, l'homme considérerait qu'une épouse qui boit trop "quitte" son rôle de femme pour empiéter sur son rôle à lui.
-*: Le terme "gros buveur" décrit quelqu'un qui boit 6 verres ou plus à la suite, ou qui boit au point de finir ivre.