Ouverture du Festival du Film Américain de Deauville 2014 : on vous raconte

Le Festival du cinéma américain fête ses 40 ans. L'occasion pour le Journal des Femmes d'aller fouler le tapis rouge aux côtés d'un parterre de stars. Séquence émotion.

Ce vendredi, j'ai le privilège de quitter Paris direction Deauville, pour le 40e Festival du cinéma américain. Quel honneur d'être conviée à jouer les stars le temps d'une soirée et qui sait peut-être, en croiser quelques-unes.
Arrivée dans la cité balnéaire, le soleil brille une fois encore par son absence. Cela n'assombrit pas mon enthousiasme au vu de mon programme, magique : projection du nouveau film de Woody Allen, Magic in the moonlight, dîner de gala au Casino, soirée à la Villa Cartier.
Après avoir pris mes quartiers au Royal Barrière de Deauville, j'arpente le hall de l'hôtel à la recherche de Woody Allen et Jessica Chastain, annoncés. En vain. Le réalisateur et l'actrice doivent être en train de peaufiner leur tenue de gala. En parlant chiffon, il serait temps que je chausse mes souliers de Cendrillon pour ne pas être en retard à la terrasse Moët & Chandon - Johnnie Walker. Partenaires officiels du film, les marques m'ont invitée à venir trinquer au 40e anniversaire sur la terrasse du Casino. La vue sur le tapis rouge y est imprenable et me permet d'observer l'effervescence qui s'y joue.
Je me dirige à mon tour vers le red carpet où l'on m'invite à passer rapidement sur le côté. Soudain, les flashs crépitent. J'arbore mon plus beau sourire lorsque je comprends que les photographes ont braqué leurs objectifs sur le jury révélation Cartier du festival. Héloïse, la chanteuse de Christine and the Queens, Clémence Poésy et Audrey Dana m'ont bottée en touche.
L'été meurtrier. C'est par ces mots que le maire de Deauville, Philippe Augier, ouvre la cérémonie, nous rappelant que le 12 août, Lauren Bacall fermait ses yeux bleu acier, précédée d'un jour par Robin Williams. Deux géants qui, 15 ans plus tôt, alors que l'acteur américain était venu recevoir un hommage, avaient posé ensemble sur la photo des invités. Un pan de la mémoire du festival disparaît, laissant aussi derrière elle celle d'André Halimi, co-fondateur de l'événement : "Tu t'es simplement envolé pour voir d'autres films sous d'autres cieux..." assure, des trémolos dans la voix, son fidèle ami et co-fondateur, Lionel Chouchan.
Ce cercle des poètes disparus laisse place aux vivants. Un par un, les membres du jury font leur entrée. Pierre Lescure fait sourire l'assemblée lorsqu'il rappelle "j'ai été Président du jury à Deauville en 2002 quelques mois après avoir été viré de Canal". Marie-Claude Pietragalla, sobre dans son smoking, se dit impressionnée par ses "partenaires de choix", Claude Lelouch, lui, invite le public à "se shooter au cinéma", car précise-t-il, "on ne meurt jamais d'une overdose de rêve". Tous s'avouent être honorés de "juritacioner" dixit Jean-Pierre Jeunet, les uns avec les autres. J'ignore s'ils seront sur la même longueur d'ondes lorsqu'il s'agira de trancher, je peux en revanche vous certifier que côté chaussettes, c'est le festival ! Rouges pour Costa-Gavras, blanches pour Claude Lelouch et rayées roses et noires (véridique) pour Vincent Lindon. Certains crieraient au fashion faux pas. D'autres y verront un raccord avec la tenue de la flamboyante Jessica Chastain. Après la présentation de ses films par un Pierre Lescure admiratif, la jolie rousse fait son entrée dans une robe bustier rose fuchsia, perchée sur des talons de 10. J'applaudis la star... et la descente des marches. L'actrice qui reçoit un hommage pour son déjà bien rempli parcours, termine son discours en français en nous remerciant "de tout son cœur". De rien Jessica. Suit (enfin) la projection du nouveau Woody Allen. Retenu à New York pour un tournage, le plus français des réalisateurs américains s'excuse de son absence dans une vidéo projetée avant son film : "J'aurais bien aimé être avec vous pour fêter l'anniversaire du festival de Deauville", assure-t-il, "sortir de cet écran comme dans La Rose pourpre du Caire... Mais vous savez on est si bien à New York !"
22h30, fin de la projection. C'est d'un pas décidé que le public, conquis par le charme à l'anglaise de Colin Firth et le joli minois d'Emma Stone - têtes d'affiche de Magic in the moonlight -, rejoint le Casino pour dîner. J'aperçois David Ginola très (trop) bronzé et Michel Denisot. Pas les plus glam' mais je ne désespère pas de trinquer au Moët & Chandon avec Vincent Lindon, Costa Gavras ou Jessica Chastain (dont je ne verrai en réalité que le dos loin, très loin au cours du dîner).
Les recettes du bonheur. Homard bleu, avocat et pamplemousse, filet de bœuf morilles et foie gras poêlé, craquant aux framboises fraîches parfumé à la vanille bourbon composent le menu du dîner de gala. Pas mal n'est-il pas ? Tiens, cela ferait une bonne mise en bouche pour mon interview avec Manish Dayal, tête d'affiche du film Les recettes du bonheur.
Plus tard, les langues se délient. Un confrère qui a rencontré Alexandra Lamy quelques heures plus tôt partage les croustillantes confidences qu'il a obtenues de l'actrice. Non, vous n'obtiendrez rien de moi. Secret professionnel, et na !  
1h du matin, je suis invitée à rejoindre la Villa Cartier pour poursuivre la soirée. Je renonce. J'ai certes savouré des bulles Moët & Chandon pendant le dîner mais d'ici quelques heures, je ne pourrais pas me permettre de buller pour écrire ledit papier que vous lisez. 

robin
Hommge à Robin Williams lors de la cérémonie d'ouverture du Festival du cinéma américain © Alice Thierry