Fabrice Luchini "prend des antidépresseurs" : l'acteur se confie sur son anxiété

Un homme heureux, Fabrice Luchini ? Visiblement, pas vraiment. Et c'est d'ailleurs lui qui le dit. À l'occasion de la sortie du prochain film de Tristan Séguéla Un homme heureux, le 15 février, dans lequel il joue notamment aux côtés de Catherine Frot et d'Artus, Fabrice Luchini a accordé un entretien exclusif aux journalistes du Parisien. Le 29 janvier dernier, l'acteur de 71 ans qui a fait les grandes heures du dernier festival de l'Alpe D'Huez s'est donc confié longuement dans les colonnes du quotidien. 

Fabrice Luchini n'est pas "un homme heureux" : antidépresseurs, anxiété...

Immédiatement interrogé sur sa vision du bonheur, celui qui sera également à l'affiche du prochain film de François Ozon, Mon crime, en salles le 8 mars prochain, s'est montré très cash : il n'est pas "un homme heureux". "Ce n'est plus un but", a commencé l'homme de théâtre et de cinéma. "Quarante ans d'analyse m'ont montré que ce n'est pas pour moi, je n'ai pas une nature heureuse mais anxieuse, je prends des antidépresseurs, je dors très mal. Mais c'est un moteur pour mon métier", a-t-il poursuivi.

Comme souvent, Fabrice Luchini s'interroge : "La souffrance me sert. Je ne dramatise pas, je ne suis pas malheureux au point d'être en psychiatrie, mais heureux ? Qu'est-ce que ça veut dire ?". Et de répondre lui-même à sa propre question : "Harmonisé dans son tempérament, de bonne humeur et capable d'être inactif ? Non. Flippé, anxieux, susceptible, inconfortable avec moi, je dois le reconnaître : mes tourments ne sont pas suffisamment éloignés pour me dire heureux". 

Qu'est-ce qui rend heureux Fabrice Luchini ? 

Autant d'aveux qui n'ont pas empêché nos confrères de questionner Fabrice Luchini sur les choses, et les personnes, qui le rendent heureux. Sur cette liste, l'on trouve sa discrète compagne, sa fille Emma, devenue réalisatrice, et bien sûr, le théâtre et le public. "Le bonheur que le public me donne, par contre, il est réel, oui", a-t-il assuré avant de lister plusieurs sources de joie : "Ne plus avoir de tourments, dormir, manger, faire l'amour, tout ça… Il faut aller très bien pour tout ça".

Au sujet de ses longues années de thérapie, l'acteur est d'ailleurs très lucide : "Je suis souvent perplexe sur ses vertus et me dis parfois que rien n'a bougé". "Pourquoi je continue ? Peut-être parce qu'ils ne se résolvent jamais et aussi qu'en en parlant, tu fais moins chier les autres, tu déverses ton mal-être sur une personne et tu es plus présentable pour le reste. Pour la relation à l'autre, c'est mieux", conclut-il d'un air pensif.