Thierry Beccaro, battu et "fracassé" par son père, raconte dans Sept à Huit

Thierry Beccaro a vécu l'enfer dans son enfance, constamment battu par son père alcoolique. Un homme violent qui avait même un jour laissé l'empreinte de son poing dans le mur, alors qu'il avait été envahi par la colère. "Alors là oui, je préfère que ce soit le mur qui ait gardé le souvenir de son poing", a commenté l'ancien animateur de Motus, qui s'est confié dans l'émission Sept à Huit, le 31 octobre. "L'adulte que je suis se dit 'mon Dieu que c'est triste, c'est malheureux de voir ça. L'espèce de disproportion qu'il peut y avoir entre le corps d'un enfant et la force d'un homme, d'un poing, d'une main, d'une paume… on ne peut pas faire ça'", s'est remémoré l'animateur de 65 ans.

Thierry Beccaro "fracassé" et pétrifié

Pendant les années de son enfance et de son adolescence, l'homme de télévision a vécu dans la peur et la souffrance physique et psychologique: "Ça vous fracasse le corps, ça vous fracasse la tête, ça vous fracasse la vie… Ça vous fait des adultes qui sont brisés". Et de préciser: "Dans la vie personnelle, si vous saviez, la peur m'a accompagnée, m'accompagne encore… La peur d'aller dans une soirée, la peur de prendre l'avion, la peur de faire ceci, la peur de faire cela, la peur de s'engager… Tu n'en as pas marre d'avoir peur?".
Pourtant, sur ses photos d'enfance, Thierry Beccaro avait toujours le sourire. Un petit garçon qui s'accrochait à la vie au milieu de l'horreur. "Mon parcours, ma vie personnelle, je passe par des moments de montagnes russes. Très peu de gens le perçoivent parce que j'ai décidé de faire croire aux gens que tout va bien. Voilà ce que j'essaie d'expliquer depuis des années, suite à mon enfance, ce que la maltraitance peut entraîner", a-t-il confié.

Thierry Beccaro a pardonné à son père sur son lit de mort

Thierry Beccaro a finalement pardonné à son père sur son lit de mort. "La seule chose qu'il m'ait dite, un jour où je n'allais pas très bien : 'Écoute, un jour qui n'est pas fait comme un autre.' Voilà, c'est la seule chose… Ça m'a tué ce jour-là", s'est-il souvenu. Et d'ajouter, au bord des larmes: "J'ai dit à mon père, en lui caressant le front : 'Tu peux partir maintenant, tu l'as bien mérité'. Ce n'est pas facile de pardonner. Pardonner, ce n'est pas oublier, c'est s'offrir un petit morceau de vie...celui vous reste".
Pour l'ancien animateur de Motus, qui a fait une longue psychanalyse pour tenter de sortir de l'ornière, il était nécessaire de lâcher prise: "Je me suis dit : 'Maintenant, ce n'est plus la peine de rester dans ce combat permanent, dans cette rancœur, cette amertume".