Mathieu Demy (MYTHO) : "La détermination de ma mère m'accompagne au quotidien"

Mathieu Demy joue le personnage drôlement pathétique de Patrick, l'époux trahi d'Elvira, dans la série MYTHO, créée par Fabrice Gobert et Anne Berest. Pour notre plus grand plaisir (et le sien également), il renfile son costume dans cette nouvelle saison, déjà disponible sur Arte.Tv et diffusée les jeudi 7 et 14 octobre sur Arte à 20h55. De nouveaux épisodes riches en surprises dans lesquels le personnage de Patrick nous étonne, nous fait rire, nous fait compatir. Confidences de l'acteur, qui est également le fils des cinéastes Jacques Demy et Agnès Varda, et qui a réalisé son premier film, Americano, en 2011...

Le Journal des Femmes : Qu'est-ce que cela fait de retrouver le personnage de Patrick pour cette 2e saison de MYTHO ?
Mathieu Demy : Cela fait de la peine (rires)! On le retrouve dans un triste état, mais j'ai eu beaucoup de plaisir à me remettre dans la peau de ce personnage et toute la famille. C'est comme retrouver un vieux copain, on a plein de choses à se raconter…

Comment décrivez-vous l'évolution de votre personnage ?
Mathieu Demy : Patrick est celui qui souffre le plus du mensonge d'Elvira, en tout cas en apparence. C'est celui qui se prend la porte le plus fort dans la tête. Il en rajoute beaucoup, c'est ce qui le rend horripilant pour son entourage et amusant pour les autres (rires). Il se vautre dans un misérabilisme total et adore être la victime. Mais je le crois tout à fait sincère. Il est vraiment malheureux et quand il dit à Lorenzo : "J'ai l'impression qu'elle m'a menti depuis notre rencontre", on réalise qu'il a revisité toute son histoire en noir, à la lumière du mensonge d'Elvira.

Malgré tout, Patrick tente de sortir de l'ornière...
Mathieu Demy : La relation avec ses enfants est belle. Ils l'aident à sortir du trou. Ils l'empêchent de sombrer grâce à leur simple présence. Le fait qu'il souffre exagérément de cette trahison est, pour moi, une preuve d'amour envers sa femme. Il est toujours très sympathique, car malgré son côté égoïste, il prend du temps pour ses enfants, la voisine, etc… J'adhère à fond à ce personnage! 

"Mes enfants faisaient l'école à distance... à l'heure américaine"

Y'a-t-il un souvenir de tournage qui vous ait marqué ?
Mathieu Demy : La fête des Voisins était très joyeuse à tourner, car c'est l'une des premières qu'on a tournées post-Covid. On avait commencé à la tourner avant le confinement, puis a dû organiser la suite autrement pour être compatibles avec les mesures sanitaires. Nous étions tous présents, c'était la reprise. C'était à la fois la "fête des Voisins" et la fête de l'équipe (rires). Le temps a été un peu suspendu pendant le confinement, donc les choses ont repris naturellement, comme si l'on s'était quittés la veille. 

Le confinement était-il difficile à vivre pour vous ?
Mathieu Demy : J'ai eu un confinement très privilégié. J'ai pu être en famille, ce qui n'était pas gagné à l'époque car l'on était un peu partagés. Mes proches étaient aux Etats-Unis (il est en couple avec l'artiste Franco-Américaine Joséphine Winster Faure, ndlr), moi je tournais en France… Finalement, on a pu tous se réunir pour être confinés ensemble. On était en province, dans un endroit assez aéré… C'était agréable! Ce qui était compliqué, c'est que les enfants faisaient l'école à distance… mais à l'heure américaine! Donc une partie de l'école se déroulait la nuit (rires). 

"Ma mère avait une rigueur et une fantaisie"

Quand on est le fils de Jacques Demy et Agnès Varda, se tourner vers le cinéma est-il un choix naturel ?
Mathieu Demy : J'ai eu un moment à l'adolescence où j'ai considéré d'autres pistes, j'ai fait quelques petits jobs.... Mais l'énergie du plateau, le rythme du travail, tout me convenait dans ce métier. Très vite, je me suis rendu à l'évidence que cela ne servait à rien de lutter contre quelque chose qui me plaisait foncièrement.

Ce regard d'artiste que vos parents posaient sur la vie pour faire leurs films vous a-t-influencé dans votre vie de tous les jours ?
Mathieu Demy : J'ai eu une enfance assez classique, avec des parents séparés, mais ma mère, qui m'a élevé, avait à la fois une certaine rigueur et une certaine fantaisie qui m'ont construit. J'imagine que je vois la vie avec un petit grain de folie. Elle avait aussi cette très grande force, cette détermination, que j'ai pu observer durant toute mon enfance. C'est l'une des qualités qu'elle a utilisées dans sa vie d'artiste, mais j'ai pu les constater au quotidien. Je pense qu'elles m'accompagnent dans ma vie de tous les jours.

Ne manquez pas la saison 2 de la série MYTHO, désormais disponible sur Arte.Tv, et diffusée sur Arte les jeudi 7 et 14 octobre à 20h55