Eva Longoria : "L'égalité entre les sexes est mon moteur"

Sur une terrasse au bord de l'eau, face au Martinez, Eva Longoria nous accueille avec un grand sourire, la mine éclatante, assise en toute décontraction sur un canapé. Alerte, curieuse et extrêmement chaleureuse, elle fait partie des grands habitués du Festival de Cannes où elle monte (presque) chaque année les marches aux couleurs de L'Oréal, la célèbre marque cosmétique dont elle est l'une des emblématiques égéries. Rencontre avec une femme engagée, devant et derrière les caméras.   

Journal des Femmes : Cannes, c'est un peu une seconde maison pour vous, non ?
Eva Longoria : Oui, ça l'est, à l'image de tout le sud de la France : Monaco, Cannes… J'aime tellement ces endroits ! Quand j'étais mariée avec un Français, nous venions très souvent ici.

Qu'est-ce qui rend cette édition du festival encore plus spéciale pour vous ? Vous êtes toujours là…
Eva Longoria : Sauf l'an dernier parce que j'étais enceinte de neuf mois (rires). Mais j'avoue que c'est très rare que je manque cet événement. Le Festival de Cannes a le tapis rouge le plus glamour du monde. Il n'a pas d'autre pareil. Etre ici avec L'Oréal, qui en est un des principaux sponsors, et réaliser pour la première fois une publicité pour eux, c'est juste génial.  

"L'égalité entre les sexes est aujourd'hui le moteur de mon activisme et ça l'a toujours été"

Vous souvenez-vous de votre premier tapis rouge cannois ?
Eva Longoria : Bien sûr ! J'avais acheté une robe à 100 dollars à Los Angeles. Elle était très belle. A l'époque, j'étais très naïve concernant Cannes. Je n'étais pas consciente de la nature de l'événement. Arrivée sur place, je me suis dit que je n'étais pas prête pour ça (rires).

Quelles sont les personnes qui vous inspirent dans la vie ?
Eva Longoria : Je dirais ma mère et mes soeurs. Elles m'ont inculqué une véritable éthique du travail, m'ont transmis le sens de la compassion. Ma famille m'a fait grandir. Pour mon inspiration, il y a plein de personnes. Je pense notamment à Salma Hayek. J'admire le fait qu'elle joue dans des films, qu'elle réalise, qu'elle produise. Elle est philanthrope et à l'écoute des autres. Je suis par exemple très sensible de tout ce qu'elle a fait pour mener à bien le projet Frida.

Si vous aviez un conseil à donner à l'adolescente que vous étiez, quel serait-il ?
Eva Longoria : "Attache bien ta ceinture parce que ça va secouer !" Mais secouer dans un bon sens ! Je lui dirais que le monde sera un endroit très amusant. Il y a toutefois plein d'obstacles et de challenges, surtout quand vous êtes une femme. Vous partez avec plein d'iniquité, d'inégalités dans les opportunités… Il faut être deux fois plus préparées que les hommes et travailler deux fois plus dur. C'est le monde dans lequel on doit naviguer depuis toujours. 

Mais ça a changé, non ? Avec le mouvement Time's Up dont vous faites d'ailleurs partie…
Eva Longoria : Je suis contente que Cannes mise à fond sur ça mais le travail dans cette industrie demeure mal réparti… Surtout quand on sait que seulement 3% des blockbusters sont réalisés par des femmes. Il n'y a pas les mêmes accès dans ces boulots. Une femme n'a pas le droit à l'erreur tandis qu'un homme peut rater un film et en tourner un autre derrière. Il faut plus d'opportunités pour les femmes. L'égalité entre les sexes est aujourd'hui le moteur de mon activisme et ça l'a toujours été. 

Où puisez-vous la force de survivre dans un milieu aussi difficile ?
Eva Longoria : J'ai trouvé ma tribu de femmes… Des femmes qui m'aident, qui m'encouragent à donner le meilleur de moi, à me révéler. Des femmes qui croient en moi et qui me poussent à croire aussi en moi. Mon mari participe dans cela, il me soutient énormément. C'est ainsi que je prend des risques, que j'ose. Grâce à lui et à elles.