Philippe Tournaire : entretien avec un artiste joaillier autodidacte ''Tant que je serai là, mes bijoux auront une âme''

philippe tournaire s'est associé avec dupont pour transformer le stylo plume
Philippe Tournaire s'est associé avec Dupont pour transformer le stylo plume iconique Olympio en trois monuments historiques : Paris et les Invalides, Moscou et Saint Basile, La Chine et la Pagode du Soleil. © Philippe Tournaire

Quel est votre regard sur le marché de la joaillerie ?
Philippe Tournaire :
On ne peut pas dire qu'il y ait beaucoup d'âme dans certains groupes de luxe. Le marché de la joaillerie évolue tellement. Il y a le marché des millions d'euros : je n'y suis pas. Nous on progresse, on se développe. On a de plus en plus de gens qui sont intéressés. On est plutôt imités que rejetés, donc c'est qu'on est sur la bonne voie.

Comment vous démarquez-vous de la concurrence ?
P. R. :
Derrière ce que je fais il y a vraiment de l'humain. A l'atelier de Montbrison, les gens sont contents de travailler, ils sont enthousiastes et aiment ce qu'ils font. Ce ne sont pas des stylistes x ou y qui vont picorer dans le monde entier des choses pour faire des choses à la mode. Il y a un être humain qui essaie de construire quelque chose avec d'autres raisons. Et je reste en province parce qu'on peut créer des équipes fidèles, ce qui est très dur en ville. Dans mon équipe, j'ai des gens avec moi depuis plus de 25 ans. D'ailleurs, certains de leurs enfants y entrent aujourd'hui. Tant que je serai là, je ferai en sorte que les objets aient une âme. Ça se perpétuera.

"Mon métier est une thérapie"

Justement quels sont vos projets ?
P. R. :
Rester en vie ! Ce n'est pas de la blague. J'ai eu un accident grave l'été dernier et ce n'est finalement pas si mal d'être en bonne santé. Je dis souvent que ce mon métier est une thérapie. Si je ne le fais pas je suis malade. Faire me fait du bien donc j'ai envie de continuer...

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