Philippe Tournaire : entretien avec un artiste joaillier autodidacte "La première fois qu'on voit une bague Tournaire, ça fait peur"

bague trilogie sens
Bague Trilogie Sens © Philippe Tournaire

Comment définissez-vous votre univers ?
Philippe Tournaire :
Je me considère parfois comme un transformeur. Je prends des éléments et j'essaie de les transformer pour qu'ils soient beaux à mes yeux, équilibrés et harmonieux. J'aime beaucoup recycler le vieil or et redonner aux pierres leur éclat.

A qui s'adressent vos collections ?
P. R. :
Aux gens curieux qui ont envie d'avoir des objets plus personnels que des objets purement mode, très temporels, comme le dernier sac. Les bijoux que je fais depuis plus de trente ans sont identifiables. Il y a un style qui est cohérent, qui se perpétue, qui évolue... La première fois qu'on voit une bague Tournaire, ça fait peur. On se dit : "Jamais je n'oserai la porter". Et puis quand on la passe au doigt, qu'on explique, ça devient plus humain. Dans mes bijoux, il y a toujours des éléments cachés, des détails qu'on découvre au fil du temps. Certains vont s'identifier à cela, d'autres pas, mais ça fait partie de ce que j'aime faire.

"Je me considère parfois comme un transformeur"

Avez-vous des matériaux ou des pierres de prédilection ?
P. R. :
J'aime beaucoup le diamant, sous toutes ses formes. J'aime aussi beaucoup l'opale que je porte régulièrement (il montre son pendentif) et puis toutes les pierres qui ont des couleurs vives qui pétillent, qui sont vivantes et qui ont du caractère : les pierres énigmatiques.

Et vous, si vous étiez un bijou ?
P. R. :
Ah, si j'étais un bijou... Je serais une bague, parce qu'il y a une force qui s'en dégage. Même si ce n'est pas une alliance ou un diamant, il y a un symbole fort. Et puis c'est un objet que l'on a sous les yeux, dont on profite, avec lequel on joue.

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