Yasmin Hassaïne : "j'aime les moments de complicité avec les futures mariées"

C'est un rêve de petite fille qui est devenue réalité. "Depuis que je suis enfant, je dessine des robes. J'étais émerveillée par les créations d'Elie Saab ou de Christian Dior Couture", raconte Yasmin Hassaïne, qui nous reçoit dans son joli showroom aux allures de boudoir situé dans le 2ème arrondissement de la capitale. Mais si la jeune femme a emprunté des chemins de traverse avant de créer sa marque de robes de mariée, elle a toujours voué une véritable passion à la haute couture. Et comme dans la vie il y a souvent des jolis hasards mais surtout de beaux échanges, c'est le mariage d'une amie qui lui a permis de se lancer et de créer sa maison en septembre 2020. "Je ne sais pas pourquoi mais, spontanément, je lui ai proposé de dessiner sa robe. C'est un signe du destin. L'idée a fait son chemin. Tout l'été, j'y ai réfléchi et j'ai dessiné une collection fin 2019. Mon amie a fait des essayages chez des créatrices et n'a pas trouvé ce qui lui plaisait. Je lui ai dessiné un croquis et elle m'a dit qu'elle me faisait confiance. L'histoire a commencé de cette façon. Après avoir sélectionné les matières, j'ai fait appel à une couturière spécialisée en haute couture qui a confectionné la robe de mon amie, qui s'est mariée en août 20020", nous raconte la créatrice. En plein cœur de l'été, elles nous parle avec émotion de sa nouvelle collection 2022 composée de 12 modèles, mais aussi des créations sur mesure qu'elle propose aux jeunes mariées. 

Comment êtes vous devenue créatrice de robes de mariée ?

Yasmin Hassaïne : "J'ai travaillé dans des maisons comme Céline Paris et Christian Dior Couture à des postes stratégiques car j'ai fait une école de commerce. J'ai pu ainsi accéder à des produits d'exception, voir ce qui se fait de mieux et j'ai toujours été proche des matières et des coupes. J'ai toujours eu une fibre artistique et cela fait longtemps que je dessine des robes.  Après mon école de commerce j'ai voulu faire une école de stylisme mais c'était compliqué et cher. Avec du recul, je réalise que ce n'était tout simplement pas le bon moment. En mars 2020, j'ai démissionné et j'ai quitté Céline en mai en plein confinement. J'ai lancé ma première collection de 10 modèles en septembre 2020".

"La collection 2022 évoque la bourgeoisie anglaise du 19e siècle"

Qu'est-ce qui vous attire dans le domaine du mariage ?

Je suis passionnée par la haute couture qui est très présente dans le domaine du mariage. D'autre part, j'aime les moments d'intimité et de complicité avec les mariées. Le mariage a un côté psychologique qui me plait beaucoup et réunit beaucoup de choses qui me ressemblent.

Parlez-nous de la collection 2022 qui comprend 12 modèles. Quel a été votre source d'inspiration ?

J'absorbe beaucoup de choses dans les films, les magazines, la rue et les archives. Après avoir dessiné la collection 2022, j'ai réalisé qu'elle était romantique et qu'elle évoquait la bourgeoisie anglaise du 19e siècle. Cette collection a aussi un côté très naturaliste et très floral dans chacune des robes que ce soit au niveau des matières ou des broderies.

Comment créez-vous vos robes de mariée ?

Je dessine assez vite car j'y réfléchis des mois à l'avance. Quand ma première collection est sortie, je réfléchissais déjà à la suivante même si je n'avais pas encore commencé à réaliser des croquis. C'est à Noël que j'ai vraiment dessiné ma collection. J'avais rencontré des futures mariées et j'avais senti ce qui était dans l'air du temps. C'est très important pour moi d'être connectée à ce qui se passe et à son époque. Il y a eu une phase très bohème, puis plus rock, mais les mariées reviennent à des modèles et à des codes plus classiques. Elles veulent incarner des mariées et sortir du prêt à porter. Elles recherchent des robes sophistiquées, qu'on ne voit pas partout et qu'on ne peut pas porter en soirée. 

Avec quels tissus travaillez-vous pour confectionner vos robes de mariée ?

J'aime beaucoup la soie pour la fibre, et en ce qui concerne les matières, je travaille l'organza, le crêpe ou le tulle. J'essaie de travailler au maximum avec des matières françaises ou italiennes. Toutes les pièces sont confectionnées à Paris. J'ai commencé à travailler avec une couturière, mais maintenant elles sont 6 couturières indépendantes à réaliser mes modèles.

"Pour réaliser une robe sur mesure, j'échange longuement avec les futures mariées"

Proposez-vous aussi du sur-mesure ?

Tout à fait et c'est aussi ce qui me plaît ! Parfois je fais des modifications de mes modèles s'ils me semblent cohérents et que le modèle reste élégant. Pour réaliser une robe sur-mesure, j'échange longuement avec les futures mariées. Certaines ont des idées très précises, mais d'autres pas du tout ! Cela a très bien fonctionné cette année : les mariées sont toutes très différentes et ravies !

Quels sont les délais pour une robe sur mesure ?

Il faut idéalement compter entre 8 à 12 mois mais idéalement un an. Ce n'est pas pour démarrer la confection, mais pour être certaine du croquis et des matières. J'aime bien prendre le temps. 

Quelles sont vos envies pour l'avenir ?

J'aimerais imaginer des accessoires. J'ai déjà créé deux modèles de ceinture qui plaisent beaucoup. Peut-être qu'à l'avenir je ferai encore plus de sur-mesure.  Mais pour le moment, je ne me projette pas : je veux vraiment me concentrer sur les robes de mariée avant de me diversifier. 

• Showroom Yasmin Hassaïne : 23 rue de Choiseul, 75008 Paris. Accessible uniquement sur rendez-vous (prise de rendez-vous possible sur le site internet, par mail ou téléphone)
• Site internet : www.yasmin-hassaine.com.
• Mail : contact@yasmin-hassaine.com.