Son sang vaut 10.000 euros le litre et sauve des vies, pourtant cet animal risque l'extinction

Il sauve des vies, mais la sienne est en danger. Son sang, plus précieux que l'or, est devenu indispensable à la médecine moderne. Pourtant, cet animal venu de la nuit des temps pourrait bientôt disparaître.

Son sang vaut 10.000 euros le litre et sauve des vies, pourtant cet animal risque l'extinction
© bobo440400034

Certains animaux semblent tout droit sortis d'un autre temps. Leur forme, leur mode de vie ou leurs capacités défient la logique moderne. Parmi eux, une créature marine vit discrètement sur les côtes d'Asie et d'Amérique. Elle a survécu à des centaines de millions d'années d'évolution, aux extinctions massives et aux changements climatiques. Aujourd'hui encore, cet animal préhistorique continue de fasciner les chercheurs. Et surtout, il sauve des vies humaines, mais sa vie est menacée.

Ce n'est pas son allure qui attire les laboratoires, mais son sang. Un liquide bleu, précieux, presque magique. Il contient une substance capable de détecter la présence de bactéries en un instant. Dès qu'un agent infectieux entre en contact avec ce sang, celui-ci se fige. Grâce à cette réaction, les scientifiques peuvent vérifier la sécurité des vaccins, des implants médicaux ou des perfusions avant leur mise sur le marché. Sans ce test, le moindre contaminant pourrait être fatal et son rôle a d'ailleurs été essentiel dans la fabrication du vaccin contre le Covid. C'est dire à quel point ce sang bleu, dont le litre se vend près de 10.000 euros, est vital pour la médecine moderne.

Cette créature, c'est la limule, aussi appelée "crabe fer à cheval" ou "crabe des Moluques". Il s'agit ni d'un crabe, ni d'un insecte, mais d'un parent éloigné des araignées qui possède pas moins de 10 yeux. Elle vit dans les fonds sablonneux et remonte sur les plages pour pondre ses œufs. Chaque année, des milliers de spécimens sont capturés pour leur sang, prélevé puis partiellement restitué avant qu'ils ne soient relâchés. Mais beaucoup ne survivent pas à cette manipulation. S'ajoutent à cela la pollution et la destruction de leur habitat côtier, qui font chuter leur population. Dans certaines régions d'Asie, l'espèce est même en danger critique.

Pour la protéger, des alternatives de synthèse à son sang ont été développées, notamment en Europe, mais leur utilisation reste limitée. La solution passe donc par la réduction des prélèvements, la restauration des zones de reproduction et une réglementation internationale plus stricte. Car cet animal, vieux de 450 millions d'années, a traversé les âges. Il serait tragique qu'il disparaisse aujourd'hui, non pas à cause d'un cataclysme naturel, mais de notre propre besoin de le saigner pour survivre.