Langues étrangères : comment aider les élèves à s'améliorer ?

Les Français et les langues étrangères, toute une histoire ! Selon une étude datant de 2015, 50% d'entre eux déclarent ne pas maîtriser de langue étrangère, précise un rapport du Cnesco publié ce jeudi 11 avril. Cette affirmation reflète "autant les lacunes des Français dans ce domaine qu'un phénomène de dévalorisation systématique des compétences réelles", nuance toutefois Nathalie Mons, présidente du Conseil national de l'évaluation du système scolaire. Les résultats du rapport ont toutefois montré une nette amélioration du niveau de langue des élèves français, au primaire comme au collège, entre les années 2000 et 2016. S'ils ont globalement une bonne compréhension de l'écrit, les écoliers éprouvent toujours des difficultés à l'oral. Selon le rapport, "les trois quarts des élèves de 3e ont du mal à se faire comprendre et produire une langue globalement correcte", 73 % d'entre eux en espagnol et 62 % en allemand. "Les inégalités sociales et de genre s'invitent également à nouveau dans ce diagnostic. D'après les résultats au baccalauréat analysés par le Cnesco, les filles réussissent mieux que les garçons aux épreuves de langues étrangères" observe Nathalie Mons. 

Les Français, en retard par rapport aux autres élèves. Les petits français peinent à rattraper leur retard par rapport à leurs voisins européens, notamment les pays nordiques où l'enseignement des langues à l'école primaire a commencé à se développer dès les années 60, tandis qu'il a fallu attendre le début des années 2000 en France ! Mais l'hexagone est paradoxalement le pays qui propose non seulement la plus grande variété de langues à ses élèves, mais aussi le nombre d'heures d'apprentissages le plus important. Le problème étant qu'à l'école primaire, les enseignants ne disposent pas de compétences suffisantes en langues pour assurer un enseignement de qualité, estime l'étude du Cnesco.

Les recommandations du Cnesco pour aider les élèves à progresser

Le Conseil national de l'évaluation du système scolaire propose une série de mesures pour améliorer le niveau des élèves français en langues étrangères. Si les compétences des enfants sont meilleures qu'elles ne l'étaient il y a quelques années, ils disposent d'une vraie marge de progression. Le Cnesco propose une réflexion globale autour de quatre axes principaux : 

• Un apprentissage plus précoce des langues et un enseignement adapté à chaque âge, de la maternelle jusqu'à la fin du lycée. Le rapport recommande notamment de " travailler sur l'oral de manière progressive", de "guider les élèves vers l'autonomie en s'appuyant sur les outils numériques et de créer des ponts entre les différentes langues et cultures".
• Une évaluation bienveillante des élèves. Le rapport insiste notamment sur le "droit à l'erreur" des élèves et la nécessité d'accepter qu'ils puissent se tromper. Les auteurs proposent également la délivrance d'une certification par activité langagière lors du baccalauréat.
• Des enseignements plus courts, mais réguliers. Le troisième axe de réflexion porte sur les cours et la nécessite d'un enseignement régulier en proposant (pourquoi pas) une autre matière enseignée dans une langue étrangère. Le rapport propose "des dispositifs d'exposition renforcée à tous les élèves" et suggère de "favoriser la mobilité internationale des élèves et des enseignants".
• Un meilleur accompagnement des enseignants. La dernière proposition concerne les enseignants en langues et l'impératif de mieux les former et de mieux les accompagner en construisant notamment un "programme lexical" national.