La prématurité augmenterait le risque de maladies durant l'enfance

Selon une étude britannique, l'âge gestationnel auquel un bébé vient au monde aurait une incidence sur sa santé pendant toute son enfance.

La prématurité augmenterait le risque de maladies durant l'enfance
© Diyan Nenov

Selon l'étude française EPIPAGE-2 dont l'objectif est d'étudier le devenir des enfants prématurés, 52 % des très grands prématurés (nés entre 22 et 26 semaines), 94 % des grands prématurés (nés entre 27 et 31 semaines) et 99 % des prématurés modérés (nés entre 32 et 34 semaines) sortent vivants de l'hôpital, dans un délai variable, sans aucune séquelle. Mais qu'en est-il dans les mois et les années qui suivent ? C'est précisément à cette question que se sont intéressés les chercheur de la "City, University of London" dans une étude publiée dans le British Medical Journal.

Plus le bébé naît prématurément, plus le risque de maladie dans l'enfance augmente

"L'association entre l'âge gestationnel et les taux d'hospitalisation diminue avec l'âge, mais un excès de risque persiste tout au long de l'enfance, même chez les enfants nés à 38 et 39 semaines de gestation", indique cette étude. Ainsi, les bébés nés prématurément, avant 37 semaines d'aménorrhée auraient plus de risque d'être hospitalisés au cours de leur enfance, si on les compare avec les enfants nés à terme. Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont analysé les données de plus d'un million d'enfants nés dans les hôpitaux du NHS, le système de la santé publique du Royaume-Uni, entre le 1er janvier 2005 et le 31 décembre 2006. Ils ont croisé ces données avec celles des admissions à l'hôpital de la naissance jusqu'à la date du 31 mars 2015.

Les chercheurs ont ainsi comptabilisé plus de 1,3 million d'admissions à l'hôpital pendant la période d'étude, dont 831 729 (63 %) étaient des admissions en urgence. Un peu plus de la moitié (525 039) des enfants ont été admis à l'hôpital au moins une fois pendant la période d'étude. Les auteurs de l'étude ont évidemment pris en compte d'autres facteurs de risques potentiels, comme l'âge maternel, le niveau de privation sociale ou l'origine ethnique et sont arrivés à la conclusion que les admissions à l'hôpital pendant l'enfance étaient fortement associées à l'âge gestationnel à la naissance. Le taux d'admission à l'hôpital pendant la petite enfance est par exemple six fois plus élevé chez les bébés très grands prématurés (avant 28 SA) que chez les bébés nés à 40 SA. Mais sans parler de prématurité extrême, même une naissance à 37 ou 38 semaines a déjà une incidence sur le taux d'admission. Même si celle-ci reste faible, elle est tout de même à prendre en considération. 

Un impact réel sur les services hospitaliers

"Il s'agit d'une étude d'observation, donc elle ne peut pas établir de cause, et les chercheurs soulignent certaines limites, comme l'incapacité de prendre en compte plusieurs facteurs qui peuvent avoir un impact sur la santé des enfants, comme le tabagisme maternel et l'allaitement.", précisé la City University of London dans un communiqué. Les données collectées seraient toutefois suffisamment fiables, et concordantes dans le temps, pour affirmer que l'âge gestationnel à la naissance "est bien "un prédicteur important de maladies infantiles". Les chercheurs indiquent donc que ce paramètre doit être pris en compte, notamment parce qu'il est susceptible d'avoir un impact important sur les services hospitaliers alors que le nombre de naissances prématurées est en hausse depuis une vingtaine d'années.