Chez les ados, le manque de sommeil diminue la quantité de matière grise

Plus les ados manquent de sommeil en semaine et se couchent tard le week-end, plus le volume de matière grise est diminué dans certaines régions du cerveau, selon des chercheurs de l'Inserm.

Chez les ados, le manque de sommeil diminue la quantité de matière grise
© Cathy Yeulet

Les jeunes ont pris de mauvaises habitudes et ne dorment pas assez. Les adolescents de 14 ans se couchent en moyenne à 22h20 en semaine pour se lever à 7h06 et se couchent à 23h30 le weekend pour se lever à 9h45, selon des chercheurs de l'Inserm qui ont étudié les habitudes de sommeil de 177 collégiens en région parisienne. Pourtant, la fatigue peut compromettre leur réussite scolaire. Le manque de sommeil entraîne un manque d'attention et de concentration en classe, des difficultés à faire plusieurs choses à la fois, et par conséquent, de mauvaises notes. Mais pour la première fois, cette étude de l'Inserm et de l'Institut National de la Santé et de l'aide sociale, soutenue par l'Académie de Finlande et publiée dans la revue Scientific Reports, établi un lien entre ​​les habitudes de sommeil et la structure du cerveau chez de jeunes adolescents.

Des conséquences sur le cerveau. Selon les scientifiques, une durée de sommeil courte en semaine (moins de 7h) et une heure de coucher tardive le week-end entraîneraient des volumes plus petits de matière grise dans plusieurs régions cérébrales telles que le cortex frontal, le cortex cingulaire antérieur et le précuneus. "Le résultat le plus significatif de notre étude est très certainement celui qui montre que plus les adolescents se couchent tard le weekend, plus leur volume de matière grise est diminué", explique Jean Luc Martinot, directeur de recherche Inserm. En outre, les chercheurs ont constaté que les mauvaises notes obtenues par les élèves étaient associées à une diminution de matière grise dans les régions frontales, celles dont le volume est diminué par un coucher tardif le week-end.

© Inserm/Alexandra Pincl

Rappelons que le cerveau est, à cet âge, encore en période de maturation péri-pubertaire. Il est donc indispensable que les jeunes prennent de bonnes habitudes de sommeil durant leur adolescence. "Nous encourageons les parents, les intervenants sociaux et scolaires, à favoriser le maintien d'un bon rythme veille-sommeil pour les adolescents. En particulier, éviter de se coucher systématiquement trop tard pendant les week-ends semble important pour optimiser le  potentiel de développement du cerveau et pour contribuer à la réussite scolaire", recommande Jean Luc Martinot.