LE VIOL sur France 3, l'histoire d'un combat

En août 1974, alors qu'elles partent camper près de Marseille, Anne Tonglet et Araceli Castellano, deux touristes belges, se font violer par trois hommes. Les jeunes femmes portent plainte, mais sont considérées comme consentantes et les hommes ne reconnaissent pas la responsabilité de leurs actes. À l'époque, les agresseurs affrontent rarement la justice et lorsque c'est le cas, ils ne sont que très légèrement condamnés. Les jeunes femmes, déterminées à ne pas laisser les violeurs impunis, médiatisent l'affaire afin de gagner en crédibilité et exhorter les femmes à mener la lutte à leurs côtés.   

Gisèle Halimi, avocate qui a déjà triomphé avec le célèbre procès de Bobigny en 1972, propose de les défendre. Alors que les affaires de viol sont jugés au Tribunal Correctionnel, celle-ci tente de l'obtenir son renvoi devant une Cour d'Assises, qui juge les personnes accusées de commettre des crimes. Glorifiées par certains, haïes par d'autres, vaille que vaille, les jeunes femmes se battent pour la vérité.

Une affaire du passé qui retentit dans le présent

Finalement, les trois hommes, défendus par le tout jeune avocat Gilbert Collard, sont condamnés à six ans de prison, pour l'un, et à quatre ans pour les deux autres. Grâce à cette affaire, la législation est modifiée. Le délit de viol devient un crime, en 1980.

Aujourd'hui, la situation n'a pourtant pas tellement évolué puisque seulement 10% des femmes violées portent plainte, en France. Preuve, s'il en faut, de la nécessité d'aborder ce sujet toujours largement tabou. Pour cette raison, France 3 consacre une soirée au thème du viol, et diffuse le mardi 19 septembre, le téléfilm Le Viol, qui retrace le parcours de ces jeunes femmes, avec les interprétations bouleversantes de Clotilde Courau, Bérangère McNeese et Camille Sansterre. Le téléfilm propose une rétrospective historique qui invite à s'interroger sur notre époque afin de ne pas reproduire les erreurs du passé.