PROMISING YOUNG WOMAN et THE FATHER : nos conseils ciné du 26 mai

Entrer dans la double vie d'une étonnante jeune femme campée par Carey Mulligan. Accepter de vous perdre dans les dédales de la démence avec Anthony Hopkins. "Promising Young Woman" et "The Father" sont nos deux conseils cinéma de la semaine.

PROMISING YOUNG WOMAN et THE FATHER : nos conseils ciné du 26 mai
© Universal Pictures

PROMISING YOUNG WOMAN de Emerald Fennell

© Universal Pictures

Pour un premier film, c'est un petit coup de tonnerre qu'adresse la cinéaste Emerald Fennell, également connue en qualité d'écrivaine, de showrunneuse (saison 2 de Killing Eve) et de comédienne (elle est Camilla Parker Bowles dans la série The Crown). En s'ancrant totalement dans la veine des films post-MeToo, l'intéressée propose avec Promising Young Woman -pour lequel elle a été nommée aux Oscars- un portrait de femme pop et vibrant, à la BO splendide, qui trouve son épanouissement dans la thématique de la vengeance.
Mais attention, si l'héroïne dudit récit s'avère aussi badass qu'une Ellen Ripley ou qu'une Beatrix Kiddo, ses actes ne sont pour autant jamais associés à des blocs de violence.
Son mode opératoire ? Aller dans des bars, rester jusque tard en faisant semblant d'être ivre morte, attendre qu'un garçon supposément gentil vienne l'épauler et la ramener chez lui pour profiter d'elle… C'est à ce moment précis qu'elle sévit.
Comment ? Pour avoir la réponse à cette question, il conviendra de suivre le sillon torturé, complexe et fascinant de ce personnage assez inoubliable, transcendé par Carey Mulligan.    

Avec Carey Mulligan, Bo Burnham, Alison Brie (1h48)

THE FATHER de Florian Zeller

En adaptant sur grand écran sa pièce de théâtre Le Père (2012), Florian Zeller a créé la sensation en remportant il y a quelques semaines l'Oscar du meilleur scénario adapté. Son acteur principal, le colossal Anthony Hopkins, a quant à lui reçu celui du meilleur acteur. Deux récompenses prestigieuses couronnant logiquement ce premier passage derrière la caméra aux allures de conte de fées.
L'histoire, elle, n'a en revanche rien de joyeux. Au contraire. Le spectateur entre de plein pied dans l'esprit tourmenté d'un homme de 81 ans aux prises avec un vaste délitement mental. Aux côtés de sa fille, incarnée par l'éblouissante Olivia Colman, ce dernier va sombrer insidieusement dans un labyrinthe d'interrogations.
Fort d'une mise en scène aussi virtuose que discrète, dont les mouvements précis traduisent d'immenses glissements vers les abimes, Florian Zeller réussit la prouesse inouïe de nous faire totalement vivre la perte de repères de son protagoniste.
Jamais, de mémoire, la démence n'avait été donnée à ressentir d'une façon aussi limpide et oppressante. Un cauchemar grandiose.

Avec Anthony Hopkins, Olivia Colman, Rufus Sewell (1h38)