VOIR LE JOUR... et découvrir avec joie la maternité de Marion Laine

"Voir le Jour" marque la troisième collaboration entre la cinéaste Marion Laine et l'actrice Sandrine Bonnaire. Laquelle incarne, avec humanité, une auxiliaire de puériculture à la croisée des chemins. A l'occasion de la sortie en VOD et DVD, Le Journal des Femmes vous en dévoile les principaux atouts.

VOIR LE JOUR... et découvrir avec joie la maternité de Marion Laine
© Pyramide Distribution

VOIR LE JOUR : Une vraie plongée dans le milieu hospitalier

Elle a longtemps gardé en mémoire le souvenir de son stage d'observation au sein d'un hôpital. Ses odeurs. Ses chambres. Ses patients. Pas étonnant que cette thématique ait émergé dans son parcours de cinéaste. Après avoir fait de Juliette Binoche et Edgar Ramirez deux chirurgiens amoureux dans A cœur ouvert (2012), Marion Laine investit cette année le terrain d'une maternité pour les besoins de Voir le Jour, son nouveau long-métrage. Lequel commence d'ailleurs par une véritable naissance. Les images sont saisissantes. L'émotion directe. La caméra embraye derechef dans les couloirs, guettant les mouvements et la musique intérieure des lieux où s'active un corps médical épuisé. En mettant en exergue le quotidien stressant et riche en émotions d'une auxiliaire de puériculture, et de ses collègues, la réalisatrice française donne une aura tout aussi réaliste qu'engagée et politique à son labeur. A la lumière de la triste pandémie que nous traversons, son approche sincère et précise rappelle à propos l'importance de repenser le système hospitalier et de revaloriser des professions qui en ont cruellement besoin.  

Jeanne (Sandrine Bonnaire), une héroïne passionnante

Sandrine Bonnaire dans "Voir le Jour". © Pyramide Distribution

Ce monde de la maternité, nous le découvrons par le biais des journées éreintantes de Jeanne (Sandrine Bonnaire), auxiliaire passionnée d'une maternité de Marseille. De nuit comme de jour, sans temps mort, elle cravache. Lorsqu'un drame survient sur son lieu de travail, une seconde naissance s'amorce. Sa fille Zoé, qu'elle élève seule, s'apprête à voler de ses propres ailes et un amour du passé ressurgit. Avec lui, les réminiscences d'un passé de rockeuse qu'elle rêverait d'embrasser de nouveau. Passionnante parce qu'à la croisée littérale des chemins, cette héroïne fascine, insaisissable, un peu secrète. Quand on a l'impression de la connaître, elle nous file entre les doigts. Mais l'intrigue faisant, elle nous touche, nous émeut, nous perd pour toujours mieux nous retrouver. Son parcours est inspiré de celui de Julie Bonnie qui fut une chanteuse ayant repris, après un beau début de carrière, son CAP en auxiliaire de puériculture. De cette reconversion, elle en a tiré un roman, Chambre 2, dont est librement basé le scénario emballant de Voir le Jour.

VOIR LE JOUR : Un casting inspiré

Entre Sandrine Bonnaire et Marion Laine, l'entente est parfaite. Voir le Jour marque en effet leur troisième collaboration, toujours aussi solidement cimentée par une confiance respective. En commun ? La même appréhension instinctive du cinéma. Dans ce nouvel opus, la comédienne brille instantanément sous les traits de l'héroïne en lui apportant ce supplément d'humanisme qui lui a permis, depuis le début de sa carrière, de tout jouer sans jamais négliger l'émotion. Autour d'elle gravitent des comédiennes multigénérationnelles qui achèvent de former un portrait de femme (collectif), aussi vibrant que touchant. De Brigitte Roüan à Aure Atika et Nadège Beausson-Diagne, en passant par la nouvelle garde (Kenza Fortas et Sarah Stern), toutes les comédiennes de ce film 100% féminin sont au diapason d'une héroïne dont on suit les tracés personnels et professionnels avec un intérêt croissant. Comme Hippocrate ou Réparer les Vivants avant lui, ce drame lumineux raconte l'hôpital en narrant aussi l'intimité de ceux qui en sont les courageux acteurs.     

"Voir le jour"