Comme VOIR LE JOUR, 3 plongées ciné réussies en milieu hospitalier

"Voir le Jour" de Marion Laine fait partie des films français qui ont su rendre l'expérience hospitalière aussi saisissante que réaliste. A l'occasion de la sortie en VOD et DVD de ce drame mené par Sandrine Bonnaire, le Journal des Femmes vous propose de revenir sur trois autres réalisations qui ont su se distinguer sur ce terrain.

Comme VOIR LE JOUR, 3 plongées ciné réussies en milieu hospitalier
© Pyramide Distribution

Huit ans après A Cœur Ouvert, dans lequel elle dirigeait Juliette Binoche et Edgar Ramirez sous les traits d'un coup de chirurgiens, la cinéaste Marion Laine retrouve le chemin des hôpitaux, qu'elle avait fréquentés plus jeune en stage, pour les besoins de Voir le Jour. Cette fois, c'est au service de maternité qu'elle s'intéresse, avec une belle justesse et un regard humaniste.
Inspirée de la véritable trajectoire de Julie Bonnie, chanteuse reconvertie dans la puériculture, elle y dresse le portrait d'une auxiliaire à la croisée des chemins, au moment précis où un drame intervient et sa vie connait des soubresauts (retour d'un amour du passé, départ de la maison de sa fille...).
Une oeuvre touchante, emmenée par la prestation sensible de Sandrine Bonnaire, qui rejoint ces trois autres réussites cinématographiquement hospitalières.  

"Voir le jour"

Hippocrate de Thomas Lilti (2014)

Si Hippocrate sonne aussi juste, c'est sûrement parce que son réalisateur, Thomas Lilti, est médecin généraliste avant d'être cinéaste. Ce premier long-métrage, qui a enthousiasmé près d'un million de spectateurs (950 231 plus précisément) en 2014, suit les pas de Benjamin (Vincent Lacoste) lors de son premier stage d'interne dans le service de son père (Jacques Gamblin), aux côtés d'un médecin étranger expérimenté (Reda Kateb). Un baptême du feu que l'on vit au creux de chacun de ses pas, de manière ultra réaliste. Le héros découvre en effet un lieu difficile, où rien ne se passe comme attendu et où chaque couloir emprunté s'ajoute à celui d'un long chemin d'initiation.

Entre moments d'émotion et éclairs d'humour, armé de dialogues soignés et d'une rare acuité, Lilti fait une entrée remarquée dans le cinéma français. Son film donnera naissance à une série homonyme, diffusée sur Canal+. Et son expertise du monde médical permettra l'émergence de deux autres œuvres qualitatives: Médecin de Campagne (2016) et Première Année (2018).      

Réparer les Vivants de Katell Quillévéré (2016)

C'est l'un de plus beaux films français de ses dernières années. Avec Réparer les Vivants, adaptation du roman homonyme de Maylis de Kerangal, la réalisatrice Katell Quillévéré signe un drame poignant et lumineux dans lequel l'hôpital fait office de point d'ancrage. L'histoire ? Après une journée de surf avec ses amis, le jeune Simon fait un accident de la route. Tenu en vie grâce à des machines d'un établissement hospitalier du Havre, il pourra peut-être sauver la vie d'une femme qui attend une greffe de cœur à Paris. Commence une course contre la montre durant laquelle le spectateur vivra par le menu, et avec un suspense renversant, toutes les étapes de ce don d'organe.

Quillévéré tire de ce récit un mélodrame absolument terrassant dans lequel brille un casting cinq étoiles, composé notamment d'Anne Dorval -la maman cinématographique de Xavier Dolan-, Tahar Rahim, Emmanuelle Seigner, Karim Leklou, Bouli Lanners, Monia Chokri et Alice Taglioni. Tout relève d'une rare précision, tant dans la mise en scène que dans l'équilibre émotionnel.     

Le Scaphandre et le Papillon de Julian Schnabel (2007)

Prix de la mise en scène à Cannes en 2007, Golden Globe du Meilleur réalisateur en 2008, le peintre néo-expressionniste et cinéaste américain Julian Schnabel a signé avec Le Scaphandre et le Papillon un poème visuel aussi déchirant qu'inoubliable. On y suit le destin tragique et vrai de Jean-Dominique Bauby, ancien rédacteur en chef du magazine féminin Elle, qui, suite à un accident vasculaire-cérébral survenu le 8 décembre 1995, sombre dans un Locked-in syndrome ou syndrome d'enfermement.

Grâce à une réalisation virtuose, le spectateur observe ainsi le monde hospitalier à travers le seul œil valide de son personnage principal -immense Mathieu Amalric-, forcé de cligner pour communiquer. C'est par le biais d'un alphabet spécifique qu'il a pu écrire un livre dont est inspiré ce drame. Lequel dépeint avec humanisme et puissance toute une équipe médicale de Berck-sur-Mer, soudée et attachante. Ici, on pleure parce que c'est beau et parce que c'est triste.