JUDY : 3 bonnes raisons de s'émouvoir devant ce magnifique biopic

En salles le 26 février, "Judy" de Rupert Goold nous emmène à la (re)découverte du parcours lumineux et douloureux de l'iconique actrice américaine Judy Garland, campée à l'écran par l'oscarisée Renée Zellweger. Le Journal des Femmes vous encourage à vibrer devant ce biopic. La preuve par trois.

JUDY : 3 bonnes raisons de s'émouvoir devant ce magnifique biopic
© Pathé

Il était temps…
Ses aficionados, issus de multiples générations émerveillées, diront sûrement "Alléluia !". Et ils auront raison. Un demi-siècle après son décès, Hollywood a enfin eu la bonne idée de se pencher sur la vie d'une de ses plus éclatantes icônes, de celles qui sont à l'épreuve des érosions temporelles, continuant à susciter l'admiration et l'amour : Judy Garland. C'est ainsi qu'est né Judy, un biopic passionnant et déchirant écrit par le scénariste Tom Edge –The Crown, Lovestick–, lequel s'est librement inspiré de la comédie musicale End of the Rainbow de Peter Quilter (2005). Son souhait ? Favoriser une approche plus réaliste et authentique des trajectoires de son sujet. Et pour les mettre en image, il a pu bénéficier, à la mise en scène, du savoir-faire de Rupert Goold, connu mondialement en tant que directeur artistique de théâtre. Un choix gagnant pour celui qui, grâce à une réalisation efficace et élégante, parvient à restituer avec justesse les tensions dramatiques et les tragédies intimes qui ont jalonné la vie de Garland. L'expérience, aussi électrisante que sensible, embarque le spectateur dans un large spectre émotionnel.  

Renée Zellweger dans "Judy". © Pathé

Des ombres et quelques lumières…
Quand on la découvre au début du long-métrage, Judy Garland est cabossée par le poids de l'existence et gangrenée par la toxicité de la célébrité. Familialement et socialement en vrac, elle enchaîne les concerts, à Londres, à bout de souffle, épuisée dans ses chairs mais toujours si encline à donner de l'amour à son public (et à en recevoir). Le scénario a recours à quelques flashbacks bien sentis pour mieux contextualiser le présent, pour bien nous faire comprendre combien le sentiment et la sensation de souffrance accompagnent la gloire. On retourne donc sur le tournage du Magicien d'Oz, le film qui a fait de Garland une reine de la culture populaire. Grâce au rôle de Dorothy, elle est en effet devenue une star mondiale. Mais cette héroïne intemporelle l'a aussi précipitée dans les excavations de la MGM. Un grand succès et une innocence volée, un destin contraint. Ce biopic, loin de l'hagiographie piégeuse, dépeint de facto les tourments qui l'ont chevillée au corps et la façon dont ledit studio hollywoodien a contrôlé sa vie, jusqu'à sa plus profonde intimité. Déchirant.    

Magique Renée…
Dès la première séquence, où Judy apparaît désargentée au comptoir d'un hôtel de luxe, criblée de dettes, elle impressionne. Mieux, elle disparait instantanément sous les traits du personnage. Renée Zellweger n'a clairement pas volé ses prix –Oscar, Bafta, Screen Actor Guild, Golden Globe et on en passe– ; sa prestation est, à plus d'un titre, le moteur de ce projet. De tous les plans, elle irradie l'écran, dans les sourires comme à l'intérieur des larmes, livrant la plus belle prestation d'une carrière qui battait un peu de l'aile. Il y a d'ailleurs quelque chose de doublement émouvant en la voyant, à l'image de Mickey Rourke dans The Wrestler, renaître de ses cendres et déployer ses ailes jusqu'à dépasser la canopée hollywoodienne. Elle dit ne pas trop savoir ce qui se profile Over the Rainbow, à l'image du titre légendaire de Garland (dans la BO du Magicien d'Oz). Mais avec cette interprétation king size –c'est elle qui chante tout du long–, l'intéressée a, sans nul doute, traverser l'arc-en-ciel et en activer toutes ses couleurs pour le plaisir de nos émotions.

"Judy"