MADE IN BANGLADESH célèbre la résistance des femmes

Présenté ce mardi en compétition au Festival International du Film de Saint-Jean-de-Luz, "Made in Bangladesh", en salles le 4 décembre 2019, relate le combat mené par une employée d'une usine textile de Dacca. Un portrait vibrant.

MADE IN BANGLADESH célèbre la résistance des femmes
© Pyramide Films

"Made in Bangladesh", peut-on souvent lire sur les étiquettes des T-shirts, sans imaginer l'enfer que renferment ces trois mots. Le long-métrage de Rubaiyat Hossain dissèque justement cette question et en exhume toute la misère à travers le portrait de son héroïne, Shimu, 23 ans. Laquelle travaille au sein d'une usine textile de Dacca dans des conditions absolument innommables.
Un quotidien épuisant, un salaire plus bas que terre -équivalant à la vente de trois t-shirts à l'étranger-, des problèmes de dos… Face à ce constat alarmant, cette dernière décide, envers et contre tous (son mari, sa direction, les autorités…), de monter un syndicat pour un avenir meilleur.

Made in Bangladesh est le fruit de plus de trois ans de recherches pour la cinéaste Rubaiyat Hossain, qui est notamment allée à la rencontre de nombreuses ouvrières. Son film est d'ailleurs librement inspiré d'une syndicaliste maltraitée et prisonnière d'un mariage abusif. Ici, l'intéressée étend précisément le portrait individuel -même si Shimu en reste la pierre angulaire- à une peinture collective. Celle d'un groupe de femmes unies contre un système dévastateur et une autorité patriarcale asphyxiante. C'est purement édifiant, surtout quand on sait que le Bangladesh est le deuxième plus grand exportateur de vêtements derrière la Chine et que ses ouvriers sont les plus mal payés au monde.