Comme dans RÊVES DE JEUNESSE, 4 éveils de jeunes héroïnes de cinéma

En salles le 31 juillet, "Rêves de Jeunesse" d'Alain Raoust dresse le portrait d'une jeune fille dont la vie reprend un second souffle en pleine chaleur estivale. Comme elle, le cinéma a su offrir de belles respirations à d'autres âmes nécessiteuses.

Comme dans RÊVES DE JEUNESSE, 4 éveils de jeunes héroïnes de cinéma
© Shellac Distribution

Sous le joug d'un cagnard despotique, la jeune Salomé travaille. Elle a décroché un job d'été dans la déchetterie d'un village. C'est dans ce lieu hors du réel, tout droit sorti d'une imagerie de western, qu'elle va graduellement, aux côtés d'autres âges passagères et aussi esseulées qu'elle, s'ouvrir aux autre et au monde. Devant la caméra inspiré d'Alain Raoust, Salomé Richard se révèle impeccable sous les traits d'une héroïne qui libère sa fougue de jeunesse. Comme Rêves de Jeunesse, d'autres films ont surfé, à leur manière, sur cette vague. Nous en avons sélectionné quatre. 

La Vie d'Adèle d'Abdellatif Kechiche

C'est probablement l'une des héroïnes cinématographiques majeures du cinéma français du 21e siècle. Avec La Vie d'Adèle : chapitre 1 et 2, le cinéaste Abdellatif Kechiche a adapté brillamment et librement la BD de Julie Maroh, Bleu est une couleur chaude, et nous a offert son Adèle : belle, incandescente, vivante, fragile mais si inspirante. Sur une dizaine d'années, les spectateurs découvre son éveil à la vie et aux amours -d'abord les garçons puis sa rencontre fracassante avec Emma et ses cheveux bleus. S'ensuit une histoire passionnelle, à tordre les tripes, soutenue par les prestations folles d'Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux, lesquelles ont remporté une Palme d'Or méritée, au même titre que leur réal. Chef-d'oeuvre !

Grave de Julia Ducournau 

Autre lieu, autre ambiance : plus radicale, plus violente et avec de l'hémoglobine en open bar. En 2016, Grave, premier long métrage de Julia Ducournau, est sélectionné à Cannes à la Semaine de la Critique. Le buzz est immédiat et rien ne viendra contrevenir à l'aura dont le film se vêtira, de Gérardmer à Toronto. Pour rappel, on y plonge dans les viscères et les veines d'une école vétérinaire. C'est là qu'une étudiante anémique, incarnée par l'excellente et diaphane Garance Marillier, va découvrir ses penchants cannibales. Des pulsions longtemps réprimées qui vont lui permettre de savoir enfin qui elle est et ce qu'elle veut. Vous vous direz qu'il existe des méthodes de développement personnel moins agressives. Vous aurez raison. Mais quel pied tout de même !

Une Education de Lone Scherfig

Nous sommes en Angleterre, en 1961. Jenny (Carey Mulligan) a seize ans. Avec ses notes remarquables à l'école, elle s'apprête à rallier la prestigieuse Oxford. Tandis que le pays s'apprête à vivre d'importants bouleversements socio-culturels, la vie de cette héroïne bascule à la rencontre d'un homme (Peter Sarsgaard) deux fois plus âgé qu'elle. Soudainement, les contours corsetés deviennent friables et la vie toute entière s'engouffre dans ses poumons, de Londres à Paris. Avec son scénario inspiré de l'essai autobiographique de Lynn Barber, Une Education oscille constamment entre le drame et la comédie, la gravité et la légèreté, pour mieux ausculter les questionnements et les paradoxes qui habitent Jenny et dont elle doit se départir. Un magnifique récit d'émancipation. 

Bande de Filles de Céline Sciamma

On les revoit encore se déhancher, joyeuses, solaires, irradiant l'écran, dans une chambre d'hôtel à la lumière bleutée, sur le magnifique Diamond de Rihanna. Le tube colle avec la trajectoire de l'héroïne qui, elle aussi, aimerait briller comme un diamant dans le soleil. Elle s'appelle Marieme, elle a 16 ans et sa vie est régie par une série d'interdits, notamment de la part des garçons qui lui imposent des censures dans son quartier. Un jour, elle tombe sur trois filles totalement libérées de cette emprise masculine. Des filles jeunes, belles, qui chantent et dansent la fureur d'exister, vite et bien. Présentée à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes en 2014, cette réalisation de Céline Sciamma marque par ses fulgurances multiples.