DUELLES : Pourquoi ce thriller vintage va vous captiver

En salles le 1er mai, "Duelles" du cinéaste Belge Olivier Masset-Depasse, 47 ans, oppose deux mères passant du statut de meilleures amies à meilleures ennemies. Une véritable déclaration d'amour au thriller, avec une touche glam !

DUELLES : Pourquoi ce thriller vintage va vous captiver
© Haut et Court

En 2010, on découvrait sur le sol français le réalisateur Belge Olivier Masset-Depasse grâce à l'excellent Illégal, une œuvre glaçante dans laquelle il faisait de la comédienne Anne Coesens une mère sans-papiers placée dans un centre de rétention déshumanisant. Après le téléfilm Sanctuaires pour Canal+ en 2014, l'intéressé retrouve son actrice fétiche pour les besoins de l'adaptation d'un roman qu'elle lui a conseillé : Derrière la Haine de Barbara Abel. A l'écran, la transposition a pris le nom de Duelles et voit s'affronter deux mères, entre amour et haine, suite à un drame en passe de transformer durablement leurs destinées communes. Le Journal des Femmes vous donne trois bonnes raisons d'assister à d'intenses querelles de voisinage.     

Ses deux actrices

Il parle d'elle comme de sa muse. Et on le comprend, tant son talent est manifeste. Pour Olivier Masset-Depasse, Anne Coesens est une véritable inspiration. Ici, elle incarne Céline, une mère qui coule des jours heureux dans une banlieue cossue de Bruxelles, en plein sixties. Un triste matin, son horizon s'obscurcit hélas quand son fils unique tombe de la fenêtre et meurt. Elle va d'abord trouver du réconfort auprès de sa meilleure amie et voisine, Alice, avant de se rapprocher dangereusement du fils de cette dernière, comme pour conjurer la disparition du sien. Habitée par ce rôle de femme qui perd pied, Coesens fait face à la magnifique Veerle Baetens, révélée en France par l'inoubliable et déchirant Alabama Monroe. Toutes deux se donnent le change dans un jeu infernal de manipulation, d'amour et de doute. 

Sa patine glamour

La grande qualité de Duelles réside notamment dans le soin apporté aux décors, chapeautés ici par Anna Falguères (La belle époque, Eden, L'avenir…). Dès les premières minutes, au moment-même où le titre apparaît à l'écran, avec un plan des maisons mitoyennes des deux héroïnes, on comprend que l'esthétique sera chiadée. Olivier Masset-Depasse a voulu restituer cette atmosphère propre aux banlieues bruxelloises des années 60, inspirées –de l'architecture des demeures jusqu'aux automobiles– des américains. Accompagné par le chef-opérateur Hicham Alaouie (Les chevaux de Dieu Tokyo Fiancée…), le réalisateur puise pour ce faire dans l'imagerie des longs-métrages de Douglas Sirk et, inconsciemment, dans des tableaux de maîtres, tels que ceux d'Edward Hopper. Des références qui donnent de l'allure à l'ouvrage !  

Son amour du suspense

Il suffit qu'elle apparaisse à l'écran pour qu'on le comprenne. Sous les traits d'Alice, Veerle Baetens est un pur clin-d'œil à la blonde hitchcockienne : belle, fragile, en proie au tourment. En prenant appui sur le maître du suspens, à qui il rend là hommage, sur des œuvres 100% nineties comme JF partagerait appartement ou La main sur le berceau, et sur le cinéma de David Lynch (dont il aime la dimension psychanalytique et relative aux rêves), Olivier Masset Depasse entend explorer la face la plus sombre de la maternité. Dans cette entreprise, il fait appel aux codes du thriller qu'il applique avec beaucoup d'attention tout en optant pour une approche filmique très sensorielle, donnant à ressentir toutes les émotions et soubresauts qui viennent fouetter la vie des personnages.  

"Duelles // VF"