CELLE QUE VOUS CROYEZ : 3 bonnes raisons de le découvrir en DVD

Trois ans après "Dans les forêts de Sibérie", le cinéaste français Safy Nebbou adapte le roman "Celle que vous croyez" de Camille Laurens et offre le haut de l'affiche à une immense actrice, Juliette Binoche, ici entièrement dévouée à un rôle plus que périlleux. Le film est désormais disponible en DVD, BRD et VOD.

CELLE QUE VOUS CROYEZ : 3 bonnes raisons de le découvrir en DVD
© Diaphana Distribution

Au commencement était un roman de Camille Laurens, Celle que vous croyez, paru en 2016 aux éditions Gallimard. Il y est question d'une femme de 48 ans, Claire, qui crée un faux profil sur Facebook afin d'espionner son ex. Une initiative qui va très rapidement provoquer des réactions en chaîne et mettre à mal son existence. Safy Nebbou s'en est emparé le temps d'un film maîtrisé et très bien incarné, présenté hors compétition à la dernière Berlinale et désormais disponible en DVD, BRD et VOD. Voici 3 raisons de tenter cette expérience à la fois prenante et dérangeante.

Le talent de Juliette Binoche

Depuis le début de sa carrière, Juliette Binoche a toujours prouvé que les défis ne lui faisaient pas peur. Au contraire, les rôles difficiles, qui pourraient en faire fuir tant d'autres, elle aime justement les prendre à bras le corps. Dernier exemple en date ? Sa prestation dans High Life de Claire Denis sous les traits d'une scientifique perverse face à Robert Pattinson. Dans Celle que vous croyez, la sublime actrice, de tous les plans, récidive. Elle est le yin et le yang d'un projet cinématographique où elle incarne une femme prise dans son mensonge : la création d'un faux profil Facebook sur lequel elle n'a plus 48 ans mais la vingtaine plantureuse. De quoi faire tomber en pamoison un ami (François Civil, très convaincant) de son ancien mec et s'engoncer dans une relation caduque. Peur de vieillir, course au jeunisme, détresse psychologique… Cette héroïne trouve dans l'incarnation de Binoche la plus belle des concrétisations.       

Une alerte sur les dangers des réseaux sociaux

Au début, c'est un jeu, une espèce d'amusement. Inconséquente, presque badine, Claire crée ainsi un faux profil Facebook, chope une photo de jeune fille désirable, like quelques clichés d'un pote de son ex… Il s'en aperçoit, lui envoie un message privé et, dès lors, commence un inexorable rapprochement. Celle que vous croyez prouve à quel point les réseaux sociaux empêchent l'isolement tout en créant de nouvelles formes de solitudes. Claire trouve ainsi un sens à sa vie, sourit aux autres, renoue avec une forme de jeunesse mais rechigne toutefois à rencontrer son amoureux virtuel dans la vraie vie, de peur qu'il ne prenne la poudre d'escampette. Comme tant d'autres films avant lui, cet opus de Safy Nebbou rappelle ô combien les sites de rencontres peuvent être un leurre et comme le plus petit mensonge se transforme parfois, sans crier gare, en une catastrophe humaine (multi-stratifiée).

Un vrai sens du suspense

Safy Nebbou l'avait déjà prouvé en 2008 avec L'empreinte, le récit tendu d'une femme –inoubliable Catherine Frot– persuadée qu'elle est la maman d'une fillette qui ne lui appartient pas. Là encore, il fait preuve d'une véritable maîtrise du suspense pour faire rejoindre, graduellement, la réalité et cette fiction que son personnage principal construit sous nos yeux. A ce propos, il y a quelque chose de ludique et d'extrêmement malsain à voir Claire créer, par les infinités de possibles qu'autorisent Facebook, le scénario de sa propre chute. De coups de fil –téléphone rose inclus– en SMS, le spectateur est ici transformé en voyeur complice desdites initiatives et s'accroche, de fait, à l'intrigue dont il souhaitera connaître avec une curiosité malsaine l'issue. Sans déflorer le scénario, Celle que vous croyez réserve quelques très bonnes surprises et confirme les excellents atouts de mise en scène de son réalisateur, ici très inspiré par Hitchcock et certains thrillers des nineties.     

Découvrez Celle Que Vous Croyez, de Safy Nebbou, désormais disponible en DVD, BRD et VOD.

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