Trophée Roses des Sables : deux jours et une nuit de folie dans le désert

C'est l'heure d'embarquer pour la dernière étape de ce Trophée Roses des Sables : le marathon. 400 kilomètres, deux jours pour les parcourir en autonomie. Prêtes ?

Trophée Roses des Sables : deux jours et une nuit de folie dans le désert
© Crédit photo : Jane Roussel

L'heure de l'étape finale du Trophée Roses des Sables a sonné. Deux jours en autonomie dans le désert, 400 kilomètres, une nuit seules à la belle étoile. Les coureuses l'appréhendent toutes. Mais elles savent que c'est la dernière occasion de s'éclater sur les terres du Sahara. Les paysages n'auront jamais été aussi somptueux, les étendues aussi vastes, la poussière aussi palpable. Trois, deux, un : partez mesdames !

Le moteur qui boue, c'est normal ?

Du sable, aux cailloux, en passant par les montagnes et les vallées à perte de vue. Les 140 véhicules se doublent, s'arrêtent prendre un cap ou réparer un moteur. Un équipage a demandé l'aide des mécanos, la voiture chauffait. Une fois le capot ouvert, on constate les dégâts : le liquide de refroidissement boue. Ça tombe bien c'est l'heure du thé ! Manque de pot, la recharge de 5 litres vient d'éclater dans le coffre. Un tube laisse jaillir de l'eau brûlante, le moteur siffle. D'où vient la panne ? Un radiateur fissuré, pas de moyen de réparer : on vide 6 litres d'eau minérale fraîche. Et puis quoi ? On n'abandonne pas, on repart !

En se disant qu'il n'est que 14h, et qu'il nous reste 300 kilomètres à parcourir jusqu'à Tazarine, le point de chute du lendemain soir. Même pas peur. Bon, cela dit, s'il y avait un vrai danger, les mécanos ne les auraient pas laissées repartir. Et ça aurait été vraiment dommage ! Elles auraient loupé (enfin, nous surtout) le meilleur ensablage de toute l'aventure ! Il a beaucoup plu pour la saison dans le Sahara, du coup les terres sont sèches au dessus et collantes en dessous. Le terrain de rêve pour les fameux "tankages". Les roues qui creusent le sol, la boue qui vole, les cris de panique, les pelles, les plaques, les coups d'accélérateurs qui empirent le truc : bref, une vraie bonne galère de désert. 

Fondue savoyarde et karaoké sous les étoiles

Une, deux, trois... six voitures s'enfoncent. Ça peut paraître un peu sadique de vous raconter ça, de s'émerveiller des difficultés de ces femmes hyper courageuses de grimper dans des 4x4 en plein Sahara. Mais, ce n'est pas le but de la manoeuvre : on vous raconte ça parce que ces moments donnent lieu aux plus belles scènes de solidarité. La voiture (heureusement qu'elle avait eu le bon sens de pas foncer dans le bourbier, celle-là) qui reste sur le côté se mobilise. "Attendez, pas de panique ! On va vous tirer !" On sort la sangle et tout le matos pour préparer le terrain. "A trois, tu accélères !" Bain de poussière. Elles sont sorties les unes après les autres. Entre les gouttes de sueur, les quelques larmes et les sourires (oui quand même), les participantes s'embrassent avant de repartir. 

Repartir où ? Juste de l'autre côté de l'oued où elles passeront la nuit. Delphine est là avec 20 copines rencontrées sur le Trophée. On leur avait dit de se préparer à passer une soirée "le plus confort possible" sur la piste. Elles n'ont pas pris le conseil à la légère. Entre autres bonnes bouteilles (c'est la base, il fait froid la nuit), elles ont emmené la fondue savoyarde ! Appareil, fromage et tout le tintouin. "On va s'aimer, sur une étoile ou sur un oreiller !" On les entend à 2 kilomètres à la ronde. Elles ont pris le kit de karaoké dans les bagages ! Et en font bon usage. Bon, même s'il y a encore un peu de boulot pour chanter comme Gilbert Montagné. Le petit plus ? Elles sont déguisées en licornes. Burning Man n'a qu'à aller se rhabiller ! 

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