Permis de conduire : 12 millions de points perdus, 12 millions de retrouvés?

Les automobilistes ont perdu 12 millions de points sur les routes l'année dernière. Un chiffre record... Dans le même temps, la possibilité de récupérer certains points est plus rapide.

Au petit jeu des "pertes-récupérations" de points, qui sera le plus fort ? L'an dernier, 12 millions de points ont été retirés sur nos routes françaises, dont l'écrasante majorité (78%) pour excès de vitesse et à peine un grain de sable (3%) pour l'alcoolémie pourtant première cause de mortalité au volant. Pourquoi une telle hausse (19.3% par rapport à 2010) des retraits de points ? Parce qu'il y a plus de radars, notamment aux feux rouges.

Des "allers-retours de points incohérents"

Face à ces 12 millions de points perdus, 5 millions ont été récupérés au bout de 6 mois ou d'un an. L'Automobile Club Association pointe du doigt l'incohérence des " aller-retours" de points et réclame la mise en œuvre d'un traitement différencié pour les petits excès de vitesse. "Quelle dépense d'énergie administrative ! Pour quels résultats ?" s'interroge l'Automobile Club Association qui souligne que ce système de « perte-récupération » quasi automatisée ne permet pas de faire progresser l'aspect pédagogique du permis à points. "Il serait plus rationnel, poursuit l'Association présidée par Didier Bollecker, de mettre en œuvre un traitement différencié pour les petits excès de vitesse avec l'abolition de la double peine (amende et perte de points) pour les excès de moins de 5km/h en ville, et de moins de 10km/h en dehors".
De telles marges existent déjà dans d'autres pays Européens : en Espagne, aucune sanction n'est appliquée jusqu'à +10 km/h et la perte de points n'intervient qu'à partir de +31 km/h. en Allemagne, aucune sanction n'est appliquée pour un dépassement jusqu'à + 5 km/h. Une amende, mais pas de sanction en termes de points jusqu'à +20 km/h. Dans ce dernier pays où la plupart des autoroutes n'ont pas de limites de vitesse, on a compris depuis longtemps que "sécurité routière" n'était pas synonyme de "piège à automobilistes". Quelle chance !