Pour ce paysagiste, le jardin de pluie est la meilleure façon d'allier économies et écologie

La pluie peut être la meilleure alliée du jardinier mais aussi l'un de ses pires ennemis. S'il est souvent conseillé de protéger son jardin des pluies les plus fortes, il existe des aménagements spécifiques qui permettent de ne plus subir la pluie, mais d'en tirer parti, au profit de son pré vert et de l'environnement.

Pour ce paysagiste, le jardin de pluie est la meilleure façon d'allier économies et écologie
© Pixabay

Un jardin aménagé pour mettre à profit la pluie, c'est ce que Mathieu Tellier, paysagiste dans la région des Hauts-de-France et
adhérent à l'Unep appelle les "jardins de pluie". Ce spécialiste des milieux humides nous en dit plus sur ce qui devient une véritable tendance, à la fois écologique et esthétique.

Qu'est-ce qu'un jardin de pluie ?

Le principe d'un jardin de pluie a vocation d'empêcher le ruissellement lors des intempéries pour mieux retenir l'eau et optimiser son infiltration dans le sol. Ce type d'aménagement est simple et astucieux : il consiste dans un premier temps à récupérer par le biais de collecteurs les eaux de pluie des toitures, allées, cours ou terrasses, puis à diriger cette eau vers une zone végétalisée pour
favoriser son "retraitement" grâce aux plantes et son écoulement dans le sol. Ce projet a pour point fort de joindre l'utile, le traitement de l'eau, à l'esthétique, mais aussi de s'avérer très efficace et économe. Les eaux viennent alimenter une zone filtrante, composée de plantes ou de graviers, avant d'être rendues aux nappes phréatiques.

Les plantes idéales d'un jardin de pluie

Le jardin de pluie est l'occasion de jouer sur les couleurs des matériaux et des végétaux, et de profiter des qualités filtrantes de nombreuses variétés de plantes à découvrir. Les vivaces s'y plaisent à la perfection, tout comme les graminées ornementales, telles que le pennisetum, très apprécié pour l'aspect naturel et sauvage de ses épis duveteux. On pourra également choisir de planter des arbustes avec des racines profondes, tels que les saules, capables de supporter à la fois la sécheresse et une forte humidité. Pour structurer l'espace dédié à la filtration, Mathieu Tellier propose d'associer des galets et graviers, dont les palettes de couleurs peuvent s'adapter facilement à tout type de terrain et d'envies. La seule consigne à respecter : pensez à préserver vos sols en privilégiant des plantes qui ne demandent pas trop de fertilisants.

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Comment entretenir un jardin de pluie ?

En plus de présenter un avantage écologique et économique certain, l'entretien de son jardin de pluie ne nécessitera que peu de temps d'entretien. Il est conseillé de créer au préalable un paillage sur l'ensemble du jardin, dans le but de limiter la prolifération de la végétation spontanée. On l'entretiendra par la suite comme un massif classique, par un simple binage destiné à l'aération de la
couche superficielle du sol et au renforcement des végétaux. Autre solution pour vous simplifier la vie : l'utilisation de plantes couvre-sol permettant de créer un tapis végétal et d'habiller l'espace. Elégantes et faciles à intégrer, elles participent naturellement à limiter de désherbage et préviennent l'érosion des sols.

Quelles sont les conditions pour créer un jardin de pluie ?

Le jardin de pluie pourra s'implanter aussi bien sur un vaste espace que sur une surface délimitée de type plate-bande ou massif. Une précaution à prendre toutefois : bien calculer la capacité d'accueil et de retraitement de votre "jardin de pluie" en étudiant notamment la surface de la toiture ou le volume d'intempéries moyen de votre région. Si son implantation est simplifiée sur terrain plat, on pourra réaliser facilement un travail de terrassement pour adapter un terrain plus incliné. La seule contrainte à prendre en compte réside dans la composition du sol, qui doit être suffisamment meuble et drainant. Si votre terrain s'y prête, creusez par vous-même un trou de 20 cm de large par 20 de profondeur, remplissez-le d'eau et mesurez la vitesse d'écoulement. Verdict : si elle dépasse 12 heures, le sol sera malheureusement trop étanche, et ne permettra pas un ruissellement suffisant.

N'oubliez pas non plus de tenir compte de la proximité avec les fondations de la maison, les sous-sols ou la fosse septique, et bien sûr, pensez aux racines des arbres et massifs déjà présents dans votre extérieur. Et en cas de doute, n'hésitez pas à faire appel à un expert paysagiste !

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