"Mon copain s'appelle Thomas… mais parfois, il se transforme en Lola"

Marie vient de fêter ses 29 ans, elle est comptable. Thomas a 34 ans, il est DRH et apprécié pour sa franchise naturelle. Depuis 6 ans, ils forment un couple classique… à un détail près.

"Mon copain s'appelle Thomas… mais parfois, il se transforme en Lola"
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J'ai rencontré Thomas sur un site de rencontre. Son profil m'a tout de suite plu : grand brun ténébreux, DRH, élégant. Après quelques jours de discussions virtuelles, nous avons décidé de nous rencontrer. D'un accord tacite, nous avons suivi la règle des trois dates : les deux premiers rendez-vous nous ont permis d'apprendre à nous découvrir, le troisième fut décisif. Nous nous sommes embrassés au restaurant et avons fini la nuit chez moi. Je me suis immédiatement sentie à l'aise avec lui. Son caractère franc et affirmé le rendait aussi séduisant que rassurant. Nous sommes très vite tombés amoureux, et avons emménagé ensemble tout aussi rapidement.

Des premiers jeux de rôle au libertinage

Durant les premiers mois de notre relation, notre sexualité était plutôt classique. Puis, nous avons eu envie de tester des jeux de domination/soumission. Ça s'est fait naturellement, je ne me souviens même plus lequel de nous en a parlé le premier. Mais c'est comme ça que je me suis retrouvée à l'accueillir en tenue de soubrette lorsqu'il rentrait du travail. Je lui enlevais son manteau, je m'occupais de lui, je jouais les assistantes dociles. J'adorais ces jeux de rôle. Ils pimentaient notre vie sexuelle, c'était bon-enfant. Au bout d'environ un an et demi, nous avons eu envie d'essayer le libertinage. Encore une fois, tout s'est déroulé avec une grande spontanéité. J'ai rencontré des amis libertins de Thomas, ils nous ont proposés de les accompagner à une soirée et j'ai accepté sans trop réfléchir. Je crois que cet univers m'attirait. Le jour J, je portais une tenue très sexy et quelques minutes avant d'entrer dans le club libertin, j'ai commencé à douter. Thomas a vu mon visage tendu et m'a rassurée. Si ça ne nous plaisait pas, nous pourrions déguerpir à chaque instant. Une fois à l'intérieur, toutes mes peurs se sont évanouies. Je me suis rendu compte que les gens étaient très bienveillants. Dans ce monde parallèle, chacun pouvait être totalement lui-même, naturel, décomplexé. Nous avons d'abord mangé et dansé, comme si de rien n'était. Puis, nous sommes montés à l'étage et avons fait l'amour, rien que Thomas et moi, au milieu d'une dizaine d'autres personnes. Je suis ressortie de cette soirée le cœur léger et le sourire aux lèvres. 

"Je n'aimais pas être dominée ainsi alors je lui ai proposé qu'on échange"

Nous y sommes retournés plusieurs fois et en parallèle, je continuais de jouer les soubrettes à la maison. Jusqu'au jour où Thomas m'a demandé de m'attacher à la table de la cuisine pour tester de nouvelles pratiques de soumission. J'ai accepté, pour essayer, parce que je me sentais en confiance. Mais dès les premières fessées, je l'ai stoppé net. Je n'aimais pas du tout être dominée ainsi. Je trouvais ça dommage, parce que j'avais envie de continuer à explorer les jeux de soumission/domination. Alors, je lui ai proposé d'inverser les rôles, ce qu'il accepta immédiatement.

Inverser les rôles : la révélation

Cette fois, j'étais la femme d'affaire, tandis que lui jouait le rôle de soumis. Il me servait, se mettait à quatre pattes, je lui donnais des ordres auxquels il obéissait au doigt et à l'œil. Ça a été une révélation : nous étions tous les deux au bon endroit, au bon moment. Moi, je prenais beaucoup de plaisir à être idolâtrée et en position de pouvoir. De son côté, la soumission lui permettait de s'extraire d'un quotidien professionnel jalonné par les responsabilités. Ces jeux sexuels lui donnaient la chance de lâcher-prise dans la sphère privée.

"Je lui ai acheté sa première tenue coquine"

Le seul problème, c'est qu'il n'existait pas beaucoup de tenues coquines pour hommes. C'est en cherchant sur internet que je suis tombée sur le concept de Sissy : des petits soumis qui se déguisaient en femmes. J'ai directement craqué pour une tenue de soubrette à la taille de Thomas, et ça m'a énormément plu de le voir dedans. Même si j'étais à l'origine de sa féminisation, Thomas a adoré se prendre au jeu. Parce que malgré le fait qu'il soit très viril dans la vie de tous les jours, il a aussi une grande part de féminité. Il est coquet et il aime beaucoup prendre soin de lui. Le temps passant, nous avons eu envie de creuser encore davantage cette féminisation. Alors, nous nous sommes mis à acheter des perruques et j'ai commencé à le maquiller, pour qu'il soit totalement transformé. C'est à ce moment-là qu'il est vraiment devenu Lola.

"Thomas est arrivé en Lola pour une soirée d'anniversaire"

A cette époque, l'idée d'aller en club libertin en Lola commençait à nous titiller, mais j'avais peur du regard des autres. Malgré l'ouverture d'esprit qui règne dans ces soirées, les hommes bisexuels et travestis n'y sont pas toujours bien vus. Il faut quand même préciser qu'à chaque fois, Thomas portait une perruque hyper réaliste, de la lingerie fine, des talons d'au moins 10 cm, une robe et un tablier de soubrette. Sans oublier le maquillage, qui était toujours très travaillé : contouring, faux cils, rouge à lèvres. Et bien sûr, l'accessoire clé… la laisse, au bout de laquelle je le tenais en permanence. Même si nous prenions beaucoup de plaisir grâce à ces transformations, nous avons longuement hésité à les exposer en dehors de notre foyer. Jusqu'au jour où des amis libertins nous ont invités à une soirée d'anniversaire privée. Notre cadeau serait que Thomas – ou plutôt Lola– tienne le Sissy bar. C'était l'occasion rêvée pour faire un test, nous avons dit oui sans hésiter. 

La soirée était incroyable, j'ai adoré jouer ce rôle en public. Lola était magnifique. Je la tenais en laisse pendant que les femmes faisaient la queue pour lui faire plaisir. J'ai même dû aller chercher des coussins pour qu'elles patientent confortablement ! Ça peut paraître étrange, mais j'aimais vraiment voir Thomas plaire autant, parce que ça me rendait fière et que je savais qu'il passait un bon moment. Et puis, c'était un peu facile à ma place : je savais qu'il m'appartenait. De façon intuitive, nous vérifiions en permanence que l'autre prenait du plaisir. Nous faisions tellement attention l'un à l'autre que nous n'avons jamais eu besoin de mettre en place une ligne de conduite ou des règles. Mais je savais aussi que si les choses allaient trop loin, je pouvais lui dire à n'importe quel moment. Il suivait tous mes ordres, donc ça ne pouvait pas déborder. D'autant que nous ne cherchions pas la souffrance, plutôt la soumission douce. Il savait que je restais attentive, que c'était juste un jeu, que je ne lui voulais que du bien, et c'était réciproque.

Faire l'amour à Thomas et à Lola

Aujourd'hui, la part féminine de Thomas est essentielle à notre vie de couple et nous continuons d'expérimenter toutes sortes de jeux. Au-delà du plaisir sexuel, ces jeux érotiques nous apportent beaucoup au quotidien. Ils renforcent notre couple, parce qu'ils mettent en lumière notre confiance mutuelle sans borne. Et depuis que nous avons de telles pratiques sexuelles, nous sommes encore plus attentionnés l'un envers l'autre. Nous cultivons vraiment le fait d'être à l'écoute et de nous chouchouter réciproquement. D'un point de vue personnel, cette expérience est aussi une petite revanche sur le passé. Quand j'étais jeune, j'ai subi pas mal de moqueries à cause de mon physique. Entendre aujourd'hui qu'on m'appelle déesse, qu'on m'adule et qu'on me couvre de compliments, ça me fait beaucoup de bien… surtout lorsque ça vient de l'homme avec qui je file le parfait amour depuis six ans.