Recoucher avec son ex : vraie mauvaise idée ?

Qui ne s'est jamais demandé si recoucher avec son ex était l'idée du siècle ou la plus grosse erreur qui soit ? A force de discours préconçus sur le sujet, nous avons décidé de faire le point et de nous poser les bonnes questions.

Recoucher avec son ex : vraie mauvaise idée ?
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Recoucher avec son ex, une pratique courante ? Une étude publiée en 2013 par l'Université d'Arizona et relayée par le Daily Mail nous apprend que 20% des personnes interrogées en ont déjà fait l'expérience. Expérience qu'elles jugent même positive, puisque remettre le couvert le temps d'une nuit n'a pas remué le couteau dans leur plaie, bien au contraire.
Finalement, coucher avec son ex n'aggraverait pas notre état et pourrait même l'améliorer. C'est également la conclusion d'une étude plus récente publiée cette année dans les Archives of Sexual Behavior. Les chercheuses, trois psychologues, ont pu observer que recoucher avec son ex n'entamait pas notre processus de guérison. Comprendre : ce n'est pas parce qu'on rappelle Pierre que l'on repart à zéro dans notre chagrin. Il semblerait même que cette petite folie soit susceptible de combler notre sentiment de solitude.

Au mieux on passe un bon moment, au pire ça ne change rien

Si les chercheurs s'intéressent à ce phénomène, c'est parce qu'il est fréquent d'entendre que recoucher avec son ex est une mauvaise idée. Les risques avancés ne seraient pas multiples mais conséquents : on entretiendrait le lien et nos sentiments, de quoi se faire du mal. Or, l'optique d'un moment de plaisir partagé avec quelqu'un que l'on connait bien peut nous offrir la garantie d'un rapport sexuel agréable et dénué de pressions inutiles. On peut y trouver du réconfort, de l'amour, des orgasmes, et cette recherche ne perturbe pas nécessairement notre cœur dès lors qu'il n'espère pas rouvrir le dossier d'une relation, juste en picorer ses bons souvenirs.

Se pose alors, à l'inverse, la question du rapport sexuel orchestré dans le but de récupérer son ex. Si l'on se sait à fleur de peau, revoir son ex ponctuellement en espérant transformer l'essai peut être douloureux, c'est une réalité. Mais à quel point faut-il se préserver ? Dans quelles mesures reconquérir son ex sur le terrain de la sexualité ne nous réussira pas ? Si le lien et les sentiments sont ravivés lors d'un rapprochement physique, pourquoi notre ex ne serait-il pas logé à la même enseigne ? Qui sait ce que ce rapport nous apportera ? Bien entendu, l'issue de ce rapport ne sera peut-être pas celle attendue, mais notre chagrin, déjà en phase de rétablissement, n'en sera pas forcément impacté. C'est comme choper le rhume quand on a déjà le rhume : nos défenses immunitaires sont renforcées.

Qu'est-ce qui m'en empêche ?

Si nous nous posons la question de recoucher ou pas avec notre ex, c'est qu'il y a de grandes chances pour que nous en ayons envie, peu importe les attentes qui nous animent. Il conviendrait alors (et plutôt) de questionner ses peurs et ses limites et de se demander : qu'est-ce qui m'en empêche ? Craindre de souffrir est une très bonne raison de rester sa place. Mais pour quels autres prétextes nous retenons-nous d'appeler notre ex ? Assumer son désir et faire la démarche de rappeler son fantôme du passé n'est pas toujours bien vu. Les remarques moralisatrices d'un entourage qui s'évertue à nous mettre en garde sont-elles liées aux stéréotypes qui pèsent sur le désir sexuel féminin ? Stéréotypes que les femmes intériorisent. Et si à force d'entendre que la gent féminine fait passer le sexe avant les sentiments, nous ne pouvions nous empêcher de considérer une partie de sexe avec notre ex comme le signe inconscient d'un amour toujours vivace ?

Pire : peut-être considérons-nous cette partie de plaisir comme un acte transgressif, si bien que nous ne nous accordons pas l'autorisation de sauter le pas ? 

Si comme le prétendent les chercheurs, coucher avec son ex ne fait pas de mal, rien ne nous fera plus de bien que d'agir en pleine conscience et selon nos désirs.