Jusqu'à 1 000 mascottes fabriquées par jour : cette manufacture bretonne confectionne les peluches officielles des JO

À l'approche des Jeux olympiques, Le Journal des Femmes s'est rendu en Bretagne pour visiter la manufacture de Doudou et Compagnie chargée de fabriquer les peluches made in France à l'effigie des Phryges, mascottes de Paris 2024.

Jusqu'à 1 000 mascottes fabriquées par jour : cette manufacture bretonne confectionne les peluches officielles des JO
© Sarah Duverger

Un rouge flamboyant, une cocarde au coin des yeux et une forme de bonnet phrygien : en novembre 2022, le comité d'organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 dévoilait la mascotte de la compétition. Ou plutôt ses mascottes : les Phryges. Deux drôles de personnages, l'un chaussé de baskets, l'autre d'une lame de course, pour représenter au mieux les athlètes olympiques et paralympiques qui s'apprêtent à concourir dans la capitale française. Depuis leur révélation au grand public, ces petits bonnets phrygiens s'affichent partout et sous toutes les formes : en porte-clé, sur des T-shirts, des pin's, des sacs à dos, des tasses ou encore des peluches. Dont un certain nombre est fabriqué en France, du côté de la Guerche de Bretagne.

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La manufacture est située à la Guerche de Bretagne © Sarah Duverger

Être prêt-e-s pour le jour J

Cette commune d'Ille-et-Vilaine d'un peu plus de 4 000 habitant-e-s abrite la manufacture de Doudou et Compagnie, spécialiste du jouet en peluche fondé en 1999. Devant ce grand bâtiment noir illuminé par une verrière, deux Phryges géantes se la coulent douce sur des transats. Nous sommes arrivé-e-s au bon endroit.

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Les différentes pièces composant les Phryges © Sarah Duverger

À quelques mois de l'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, tout le monde contribue à la production des mascottes pour qu'elles soient disponibles dans les différents points de vente, en France et à l'étranger. Jusqu'à 1 000 phryges par jour peuvent être fabriquées dans la manufacture bretonne, "mais nous produirons ce que le marché est capable d'acheter", assure Alain Joly, président du groupe Doudou et Compagnie.

Une dizaine d'étapes est nécessaire pour arriver au produit fini. La première ? La découpe de chacun des morceaux composant les Phryges. Et elles sont nombreuses. 

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Gwendoline passe 15 minutes à assembler chaque mascotte © Sarah Duverger

Le ventre des mascottes est ensuite brodé à l'aide d'une machine. Selon la peluche en cours de fabrication, le logo des Jeux olympiques ou des Jeux paralympiques est alors apposé. Puis c'est au tour des couturières, comme Tanya et Gwendolyne, d'entrer en jeu. Ce sont elles qui assemblent les différentes pièces. Une étape clé qui prend environ quinze minutes par objet. Les Phryges sont finalement retournées à la main avant l'ajout, à l'intérieur, d'une pièce à mémoire de forme qui permettra à la peluche d'être articulée : "Je suis certain que ceux qui essaieront de contrefaire notre mascotte ne reproduiront pas cette technologie brevetée", affirme Alain Joly.

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Les mascottes prennent forme après le remplissage © Sarah Duverger

Chacun des doudous est par la suite rembourré avec du polyester recyclé. Ici encore, tout se fait à la main, comme, plus tard, la suture finale. Les Phryges sont ensuite brossées une à une pour mieux flouter les coutures (et non pour se faire belles avant l'expédition comme je le pensais initialement). Contrôle qualité, pose des étiquettes et du socle… Après 40 minutes montre en main entre la première et la dernière étape, les mascottes sont prêtes à quitter leur Bretagne natale pour s'envoler vers de nouveaux horizons. "En comparaison, nous mettons une heure à fabriquer un ours en peluche", explique Alexandra Guinault, responsable communication de la marque. Au total, une trentaine d'employé-e-s œuvre chaque jour pour donner vie à cet emblème des Jeux olympiques de Paris, "avec fierté", comme certain-e-s nous le confient.

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Alain Joly présente les Phryges en édition limitée © Sarah Duverger

Deux nouvelles versions en préparation

Dans le commerce, ces versions made in France sont vendues au prix conseillé de 39,90 euros. Un montant important comparé à d'autres versions venues de Chine : "Le made in France a de la valeur", soutient Alain Joly. Si bien que le fabricant hexagonal enverra même une partie de ses mascottes dans l'Empire du Milieu pour mettre en avant le savoir-faire de ses employé-e-s. Une expertise qui sera d'autant plus mise en avant avec la sortie prochaine de deux nouvelles mascottes en édition limitée. Numérotées de 1 à 2024, ces Phryges olympiques et paralympiques d'exception seront habillées soit d'un tissu métallisé soit d'une maille pailletée. Des modèles qui verront le jour à J-50 du lancement des Jeux olympiques de Paris 2024 et qui célèbreront, un peu plus, la révolution par le sport prônée par ces mascottes.