Lina Khelfa-Martin vient de lancer le nouveau studio de sport le plus couru de la capitale

Inauguré le 1er mars 2024, Kore est le nouveau hotspot du sport parisien. Derrière ce club premium se cache Lina Khelfa-Martin, une entrepreneure inspirée.

Lina Khelfa-Martin vient de lancer le nouveau studio de sport le plus couru de la capitale
© Kore

D'immenses baies vitrées, des néons, du noir, du gris et le nom "Kore" qui s'affiche en majuscule sur le comptoir. Bienvenue dans la salle de sport qui fait suer la capitale. Depuis le début du mois de mars, c'est ici, au 103, rue de Réaumur, dans le IIème arrondissement, que l'on peut tester le dernier concept à la mode : le Reformer. Souvent associé au Pilates, ce mot désigne en fait la machine longue de 3 mètres sur laquelle il faut enchaîner des mouvements sous une tension induite par des ressorts, pendant 45 minutes sans pause. Contrairement à la discipline mise au point par Joseph Pilates, basée sur des mouvements lents exécutés en coordination avec la respiration, la proposition de Kore est en réalité un cours de renforcement musculaire à haute intensité. L'effort n'est pas cardio, en revanche, il demande de la puissance et laisse des courbatures tenaces.

Un concept découvert aux USA

C'est à New York que Lina Khelfa-Martin a entendu parler pour la première fois de cet entraînement. "À l'époque, je travaillais dans le luxe et j'étais fréquemment en déplacement professionnel. Pour conserver ma routine sportive lors de mes voyages, je testais toutes les nouvelles disciplines. J'ai découvert le Reformer en 2019 et j'ai immédiatement trouvé cette pratique hyper intelligente". Si quelques salles disposent de Reformers à Paris, la jeune femme n'accroche pas avec leur ADN. "Je voulais un studio avec une image de marque luxueuse et non genrée". En mars 2023, celle qui travaille alors en développement commercial pour une grande maison parisienne, décide de se pencher sérieusement sur le projet. Étude de marché, démarchage des banques, visite d'une quarantaine de locaux… En parallèle, elle planche sur la direction artistique du lieu avec Noémie Vidé du Bureau Communes, et se rapproche d'une coach, Fanny Péclet, pour créer la routine d'exercices parfaite.

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Le studio Kore © Kore

Étape par étape

"J'ai une vision très conservatrice de voir l'entrepreneuriat. J'avais un CDI confortable, donc pour le quitter, il fallait que je sois sûre de moi". Ce qui est certain, c'est que Lina Khelfa-Martin réussit à convaincre avec son projet. D'abord l'Apec, l'association pour l'emploi des cadres, qui lui accorde une démission reconversion. Puis un conseiller bancaire, qui lui accorde un prêt, mais aussi le Réseau Entreprendre, qui accompagne et octroie des prêts à taux 0 (appelés prêts d'honneur) aux personnes porteuses de projets prometteurs. "Il fallait me voir, le jour où je devais pitcher mon projet, dans une tour de la Défense, devant 15 hommes de plus de 50 ans qui n'avaient jamais entendu le mot Reformer de leur vie", se souvient la jeune cheffe d'entreprise. Ils sont néanmoins sensibles à sa vision et votent à l'unanimité pour soutenir la start-up. Elle se tourne aussi vers l'incubateur féminin Willa, où elle glane bons conseils et contacts précieux. De son côté, la coach Fanny Péclet recrute l'équipe qui travaillera avec elle.

Le studio Kore © Kore

"Nous avons déjà nos habitué-e-s"

2024 démarre et l'inauguration de Kore approche à grands pas. Dès le mois de janvier, Lina Khelfa-Martin et ses équipes commencent à teaser le concept sur Instagram, seul canal de communication de l'entreprise. Le 29 février, une soirée d'ouverture est organisée avec macarons et glaçons brandés et dès le lendemain, les premiers cours sont donnés. "Un mois et demi après l'ouverture, beaucoup de nos cours affichent complet et nous avons déjà nos habitué-e-s". La clientèle, à 80 % féminine, correspond à la cible que l'entrepreneuse avait en tête lorsqu'elle montait son projet. Des Parisien-ne-s CSP +, capables de payer 45 euros les 50 minutes de cours. Un tarif élevé, mais parfaitement aligné sur celui des concurrents et justifié par le caractère "semi privé" des sessions. "Pendant toute la séance, le ou la coach est en mouvement et se déplace pour corriger les positions des 12 élèves installé-e-s sur les Reformers". Dans la salle en sous-sol, les murs sont recouverts de miroirs et les coachs, équipé-e-s de micros, détaillent chaque mouvement avec précision, pendant que sur les machines, l'effort fait suer à grosses gouttes. Pour moduler l'intensité des exercices, il suffit d'ajouter ou de retirer des ressorts. Abdos, fessiers, cuisses, bras : en un peu moins d'une heure, rythmée par de la musique et des jeux de lumière, tout y passe. À la sortie, pas de doute, l'ensemble du corps a travaillé et l'envie de revenir se fait déjà sentir. Alors pour faire connaître cette discipline à un maximum de personnes, Lina Khelfa-Martin pense déjà à la suite : "Quand j'ai déposé le nom de l'entreprise, j'ai écrit Kore Studios au pluriel, parce que ma volonté est d'ouvrir d'autres clubs à Paris". On leur prédit le même succès qu'au premier.