Comment les studios Punch, Dynamo et Riise ont-ils popularisé le "sport fun" ?

Ce sont les salles dont tout le monde parle. En moins d'une décennie, Monday Sports Club a contribué à rendre l'activité physique plus cool que jamais. Anatomie d'un succès avec Chloé Bouscatel, l'une des dirigeantes de l'entreprise.

Comment les studios Punch, Dynamo et Riise ont-ils popularisé le "sport fun" ?
© Monday Sports Club

Dynamo, Riise, Punch… Ces noms vous disent quelque chose ? Alors il y a de forte chance pour que vous soyez parisienne et que vous ayez entre 25 et 35 ans, la cliente type des concepts sportifs premium développés par Monday Sports Club. Le tout premier voit le jour en mars 2015 à Paris, dans le quartier de l'Opéra, à l'initiative d'Antoine Albert et Léon Buchard. Avec Dynamo, les deux entrepreneurs sont les premiers à développer dans la capitale ces studios de cycling survoltés, sur le modèle de ceux qui font fureur à New York. Dans une salle plongée dans la pénombre, un-e coach exhorte pendant 45 minutes une vingtaine de sportif-ve-s à pédaler en rythme sur la musique. Gauche droite, gauche droite, gauche droite… Deux ans après leur lancement, Antoine Albert et Léon Buchard vendent leur affaire à leur concurrent, Let's Ride, fondé par Stephanie Nieman, Jonathan Garret et Nicolas Chabrier. Du trio de départ, il ne reste plus que les deux hommes, qui sont à la tête, en 2024, de 10 clubs de cycling en région parisienne, à Bordeaux et à Marseille, où le groupe a inauguré sa nouvelle adresse début janvier. En plus, ils ont lancé Riise en 2021 et ont installé ces studios de yoga à Bourse et dans le Marais parisien. La même année, Nicolas Chabrier et Jonathan Garret ont décidé d'investir dans Punch, la salle de boxe nouvelle génération impulsée par Chloé et Jules Bouscatel deux ans plus tôt. Les trois marques cohabitent désormais sous la bannière Monday Sports Club et totalisent 16 emplacements sur l'ensemble du territoire français.

Maison Monday, un événement fédérateur

'Nous avons commencé à dévoiler notre nouvelle identité de groupe en octobre 2023, pour que nos client-e-s comprennent que Dynamo, Punch et Riise constituent une seule et même entité", explique Chloé Bouscatel. Pendant deux jours, 1 300 personnes se sont retrouvées dans un immense espace du VIIème arrondissement pour tester les différents cours proposés dans les enseignes de l'entreprise. Un événement intitulé Maison Monday, qui annonçait en filigrane le lancement d'une plateforme de réservation commune pour les trois concepts, dont la mise en ligne est prévue en février. Introduire un nouveau sport à leur offre ? Ce n'est pas pour tout de suite, même si étoffer la gamme des activités pour s'adresser au plus grand nombre est bien sûr dans un coin de la tête des quatre dirigeant-e-s. Mais d'abord, Monday Sports Club souhaiterait se tourner vers l'international. Et ensuite, peut-être, ajouter une nouvelle corde à leur arc. D'autant que trouver l'idée qui fera des adeptes n'est pas une mince affaire.

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L'un des studios Punch parisiens © Monday Sports Club

"J'ai découvert les salles mono activité lorsque je vivais à Londres", explique Chloé Bouscatel. "J'y allais pour me vider la tête, pour mon mental, pas pour mincir ou changer de corps". Elle poursuit : "Après plusieurs années en marketing chez L'Oréal, nous avons entrepris un road trip aux États-Unis avec Jules pour tester les activités sportives proposées outre-Atlantique". De la côte Est à la côte Ouest, le couple a sillonné le pays à la recherche des concepts les plus innovants. Et est tombé amoureux d'un cours mixant boxe et bootcamp, devenu Punch pour le public français. Ce qui fait le succès de cette discipline ? Elle applique la même recette que Riise et Dynamo : "Les gens oublient qu'ils sont en train de s'entraîner. La semi obscurité permet d'être dans sa bulle, tandis que la musique encourage le lâcher-prise. Les coachs ont aussi beaucoup d'importance. Formé-e-s pendant des mois, iels s'adressent à la salle depuis une estrade. Leurs prestations sont à la limite de la performance artistique, grâce à leurs discours inspirants et à leurs playlists uniques". Un cocktail addictif, quelque part entre la séance de psy et la soirée en boîte, option leggings, serviettes en éponge et sueur en sus.

Une nouvelle façon de s'entraîner

Du sport plaisir, en somme, qui séduit particulièrement les femmes. Dans les salles Punch, Dynamo et Riise, ce sont elles qui occupent 75 % de l'espace et s'empressent de renouveler leurs crédits dès qu'elles sont à court. Parce que chez Monday Sports Club, pas d'abonnement, on ne jure que par la flexibilité. Un paiement à la séance qui permet aux client-e-s d'ajouter un cours de cycling par-ci, une session de yoga par là à leur emploi du temps. "On préfère voir des personnes qui ont payé leur séance et se donnent un max plutôt que des gens qui viennent parce qu'iels se sentent obligé-e-s d'aller à la salle de sport", confirme Chloé Bouscatel. Le taux de remplissage des salles et le chiffre d'affaires estimé à 15 millions d'euros pour 2024 valident la pertinence du business model, malgré le prix élevé des 45 minutes de cours : 29 euros l'unité. "Nos client-e-s nous disent souvent que les séances que nous proposons les aident à mieux affronter leur quotidien et à prendre des décisions importantes", affirme l'entrepreneure. De son côté, Chloé Bouscatel semble parfaitement alignée avec sa carrière de cheffe d'entreprise : "C'est très intéressant, en tant que femme de moins de 30 ans, d'évoluer dans cette industrie qui était jusqu'ici très connotée performance". Elle attribue le boom du sport bien-être à la pandémie de Covid-19 et à la prise de conscience générale que l'activité physique est le meilleur moyen de prendre soin de son corps en même temps que de son esprit. Une tendance faite pour durer.