Violée à 14 ans, elle doit garder le bébé

Une jeune Indienne victime d’un viol s’est vu refuser par le tribunal le droit d’avorter.

Comble de l'horreur. C'est alors qu'elle consultait son médecin de famille qu'une jeune fille âgée de 14 ans a été droguée puis violée par ce même professionnel de Santé, dans l'Etat de Gujarat situé à l'Ouest du pays. Tombée enceinte à la suite de cette agression sexuelle, l'adolescente n'a pas été autorisée à avorter car elle en était à plus de cinq mois de grossesse. Selon la législation indienne, toute IVG est interdite après vingt semaines de grossesse, soit cinq mois.
Après examen du dossier, Abhilasha Kumari, le juge chargé de l’affaire, a déclaré que la progéniture "n'a pas demandé à naître. L'enfant est innocent, tout comme la victime, sa mère". Argument difficile à recevoir quand on sait à quel point les femmes en Inde sont discriminées, voire déshumanisées face aux hommes. La secrétaire générale de l'ONG AIDWA, Sudha Sundararaman, disait déjà en 2013 lors d’une interview pour Arte Journal que "les femmes victimes de viol en Inde se retrouvent confrontées à un système judiciaire hostile (…) très souvent les policiers refusent d'enregistrer la plainte".
L’avocat de la jeune fille, Pradip Bhate, a expliqué que : "Le père de la victime est un journalier et n'a pas assez de ressources pour s'occuper de l'enfant qui va naître. Les parents n'ont pas encore décidé s'ils allaient faire appel".
On ne connait donc pas encore l'issue de cette affaire, mais un cas similaire avait eu lieu en avril. Une femme de 24 ans enceinte de plus de six mois après avoir été violée n’avait pas pu avorter. Elle a finalement confié la garde du bébé à un organisme public.  

 © Kokhanchikov