Charb et Jeannette Bougrab : une histoire complexe

Au lendemain de l'attentat contre Charlie Hebdo, Jeannette Bougrab apparaissait bouleversée pour parler de la perte de son "compagnon", Charb, patron du journal satirique mort sous les balles. Une sortie médiatique peu appréciée par la famille du dessinateur, qui dément cet "engagement relationnel".

Jeannette Bougrab tente de faire son deuil. Jeudi 8 janvier, l'ancienne secrétaire d'Etat UMP dépassait sa douleur pour s'exprimer sur sa relation avec Stéphane Charbonnier, dit Charb, exprimer sa colère et rendre hommage à celui qui est "mort la tête haute", tué par la folie meurtrière des frères Kouachi. Ce témoignage, poignant, diffusé sur BFM-TV, a visiblement dérangé la famille du défunt. Via un communiqué diffusé par l'AFP, le frère du directeur de la publication de Charlie Hebdo a fait savoir que ses parents et lui "démentaient formellement l'engagement relationnel de Charb avec Jeannette Bougrab". Il a également demandé à ce qu'elle ne s'exprime plus à ce sujet dans les médias pour "respecter le deuil de la famille".

Coup dur pour la femme politique. "Meurtrie, abattue" par ces propos, elle raconte alors comment le matin de la diffusion du communiqué, elle se trouvait avec les parents de Charb à l'Institut médico-légal afin de voir le corps et pour "pleurer ensemble la perte de l'être cher". "Est-ce que ça vaut la peine de se justifier quand on tombe aussi bas dans la médiocrité ? Je n'en sais rien", ajoute-t-elle au micro d'Europe 1. Et de préciser qu'elle tient "à disposition de tous les vidéos et SMS" comme preuves de l'amour qui l'unissait au journaliste depuis un an.
Paris Match, elle explique : "Nous n’avions pas fait de communiqué pour annoncer notre relation. Mais nous ne nous cachions pas. Stéphane avait prévenu ses parents. Il connaissait ma mère et ma fille May l’appelait 'papa'". Jeannette Bougrab accompagne ces déclarations de photos intimes d'eux deux. On la voit notamment, le soir du 31 décembre, la tête posée sur l'épaule du caricaturiste. Lui tient la petite May sur les genoux.
Sur Facebook, Eric Jean-Jean, animateur sur RTL et ami de la victime, publie un long message pour raconter cette soirée festive. On peut y lire : "En 2014 il était tombé amoureux et nous présenta officiellement, à l'occasion du réveillon, sa nouvelle compagne. Je les revois, collés l'un à l'autre, se roulant des pelles comme des ados." Le post a dépuis été supprimé. Des amis proches du couple ont également contacté l'AFP pour confirmer la version de Jeannette Bougrab.

Sur Twitter, un étrange commentaire retient l'attention. Clémentine Autain, militante féministe, poste d'abord un message de soutien à celle qui clame son amour. Avant de revenir sur sa déclaration et de partager un autre statut : "Discussion avec proches de Charb. Je retire mon tweet sur Jeannette Bougrab. La midinette qui sommeille en en a pris un coup #usurpation". Le mot est fort.
Blessée par cette polémique, celle qui est Maître des requêtes au Conseil d'Etat continue de s'épancher dans les médias. "Je veux mourir, et c’est très diffi­cile pour moi à expliquer, a-t-elle déclaré à NBC NewsJe préfère mourir et lais­ser Charb vivre, vous compre­nez ?"
En réponse au communiqué publié par le frère de Stéphane Charbonnier, Jeannette Bougrab a décidé de ne pas se rendre à l'enterrement du dessinateur. "Je ne vais gêner personne. Sa famille me prive d’une ultime rencontre avec mon amour", lâche-t-elle à Paris Match. Sur Europe 1, ses mots sont encore plus durs : "Ils l'ont, quelque part, tué une deuxième fois en faisant ça."

Regardez le témoignage de Jeannette Bougrab sur TF1 :

"La colère de Jeannette Bougrab, la compagne de Charb"