Rassemblement pour Charlie Hebdo : un samedi d'émotion et de recueillement à travers toute la France

A la veille de la marche prévue dimanche à Paris, les moments d'hommage aux victimes des attentats de Charlie Hebdo, de Montrouge et de la porte de Vincennes, ont eu lieu dans toutes les grandes villes de province.

Les trois mots "Je suis Charlie" sur fond noir qui ont envahi les rues, la presse, la planète depuis trois jours se sont massivement affichés dans les rassemblements ce samedi en province. De Saint-Nazaire, à Nice, de Marseille à Lille, de Pau à Niort, de Besançon à Orléans, ils ont réuni près de 700.000 personnes, selon les chiffres diffusés à 17H30 par le ministère de l'Intérieur. On y a vu des dessins de Charlie Hebdo. Ou encore, comme à Lille, en tête de manifestation, de simples pancartes avec les noms de chacune des victimes de la tuerie de mercredi.
Mais pas de banderoles de partis. Les élus politiques se sont tenus en réserve, laissant à ces démarches le sens qu'elles ont eu dès mercredi soir. Celui d'une indignation citoyenne, du besoin de recueillement, de l'expression du chagrin et de la nécessité de montrer que la liberté d'expression est en France le bien le plus précieux. "La caricature, c'est notre culture. De Lascaux à Charlie Hebdo, on lâchera pas les pinceaux" : c'est l'image tweetée par l'ex-ministre Valérie Fourneyron, depuis Rouen. Et cette liberté des pinceaux, du crayon, elle n'est pas PS ou UMP. La mobilisation a donc été colossale en province. A Toulouse, ce sont ainsi plus de 100.000 personnes qui ont défilé, du jamais vu. A Amiens (photo ci-dessous), parents, enfants, enseignants, élus, commerçants... ont bravé les éléments pour marcher ensemble. Malgré la pluie et le vent, ils étaient des milliers, a témoigné une journaliste de la rédaction présente avec sa famille.

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A Amiens, Marche des Crayons, le 10 janvier 2015 © JB avec Laure Guéville-Carpentier

A la porte de Vincennes, c'est un autre rendez-vous qui a eu lieu, dans un silence souvent accablant pour rendre hommage aux quatre victimes juives exécutées par Amedy Coulibaly vendredi, dans l'Hyper Casher. Peu après 19H00, Bernard Cazeneuve est également venu leur rendre hommage, tandis que la foule présente entonnait la Marseillaise. "Je suis avec les juifs de France qui sont ici présents (...) dans le recueillement, avec un très grand nombre d'élus, dans le respect (...). L'antisémitisme est une forme abjecte de haine", a déclaré le Ministre de l'Intérieur, arrivé sur les lieux aux côtés de la Maire de Paris, Anne Hidalgo.