Valérie Trierweiler s'invite au Mexique

D'un côté, le président français venu en conquistador réchauffer l'entente entre Paris et Mexico. De l'autre, l'ex-première dame, grande amoureuse des réseaux sociaux, qui twitte son soutien à Maude Versini, une Française qui accuse son ancien mari (et ex-gouverneur de Mexico) d'avoir enlevé ses trois enfants. Bamba.

Au Mexique, François Hollande s'est retrouvé dès le début de sa visite sous la pression indirecte de son ex. Après avoir affiché son soutien à l'adversaire de Ségolène Royal aux législatives de 2012, Valérie Trierweiler a publié mercredi 9 avril un tweet qui a perturbé la diplomatie française. "Je soutiens @MaudeVersini qui n'a pas vu ses 3 enfants depuis 847 jours, retenus par leur père au Mexique. Aidons-la. @francediplo doit agir", a posté l'ancienne compagne du chef de l'Etat sur Twitter, politisant davantage une question d'ordre privé.

Sofia et Adrian, des jumeaux âgés de 9 ans, et Alexi, 8 ans, sont retenus par leur père depuis plus de deux ans.  "Je me bats contre mon ex-mari Arturo Montiel, qui a été gouverneur de l'Etat de Mexico, immensément puissant et parrain politique du président actuel du Mexique", a expliqué Maude Versini sur Europe1. "Il a été classé dans Forbes comme le 7e homme le plus corrompu d'Amérique latine : il n'hésite pas à user de toutes ses influences, à acheter des juges, il n'a peur de rien et se sent au-dessus des lois". "Je suis très contente du précieux soutien de Valérie Trierweiler. Elle était très sensible à cette affaire. Elle m'a beaucoup aidée et m'a reçue à deux reprises à l'Elysée", a souligné Maude Versini au micro de la radio.

Sauf que le dossier est brûlant et envenime les relations entre Paris et Mexico, mises à mal par l'affaire Florence Cassez qui avait mené à une grave crise entre les deux pays.

Au pied du mur, François Hollande a pris la parole sur cette affaire familiale dès le premier jour de son voyage officiel. "La France n'abandonne personne (...) Il peut y avoir des ressortissants français qui, à la suite de séparations, de drames conjugaux, peuvent être séparés. Sachez bien que la France sera toujours à vos côtés, qu'elle n'abandonne personne, aucun ressortissant", a-t-il déclaré. Après avoir usé de tact pour désamorcer la bombe lancée par son ex, c'est avec le leader du pays le plus dynamique économiquement d'Amérique latine, que le président français a dû composer. Et il l'a joué "caliente"

Afin de caresser son hôte, François Hollande a redoublé de ronds de jambe et s'est lancé dans un pas de deux en invitant le président Enrique Peña Nieto à une visite d'Etat le 14 juillet 2015, jour de la Fête nationale. Il a aussi multiplié les déclarations enflammées rappelant la phrase du général De Gaulle qui proposait que la France et le Mexique marchent "la mano en la mano" avant de ronronner à son homologue : "Je vous propose d'être le coeur avec le coeur, +el corazon con el corazon+". Un déplacement d'Etat torride et passionné, donc.

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Valérie Trierweiler s'invite au Mexique © SIPA