Mort de Nelson Mandela, larmes du monde

Nelson Mandela, icône de la lutte contre l'injustice, s'est éteint à l'âge de 95 ans. Aucun chef d'Etat, résistant politique, prix Nobel ou prisonnier de conscience n'avait encore provoqué, à sa mort, un tel déferlement de marques d'émotion et de respect.

Nelson Mandela, ancien président de l'Afrique du Sud, est décédé jeudi soir à son domicile laissant le souvenir d'un géant politique dont le courage et l'influence ont été salués par les dirigeants de la communauté internationale. Ces derniers, qui se presseront bientôt aux funérailles, ont insisté sur les qualités humaines de "Mandiba" qui, après 27 ans passées dans les geôles de l'apartheid, en était ressorti sans rancune.
Le président François Hollande a salué "un résistant exceptionnel" et "un combattant magnifique", qui "aura fait l'histoire, celle de l'Afrique du Sud, celle du monde tout entier". Mettant "toutes ses forces pour mettre son pays à sa juste place parmi les principales puissances mondiales" il aura "jusqu'au bout de sa vie, servi la paix", a également écrit le chef de l'Etat, qui clonclut : "La France s'associe à l'infinie tristesse du peuple sud-africain".

"Nous avons perdu l'un des hommes les plus influents, les plus courageux, et l'un des êtres humains les plus profondément bons (...) sur cette Terre", a déclaré Barack Obama, qui a fait mettre les drapeaux en berne aux Etats-Unis. "Grâce à sa farouche dignité et à sa volonté inébranlable de sacrifier sa propre liberté pour la liberté des autres, il a transformé l'Afrique du Sud et nous a tous émus", a-t-il souligné depuis la Maison Blanche. 

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui a salué une "source d'inspiration" pour le monde, a également insisté sur la dignité et l'"humilité" de Nelson Mandela. "Nous devons nous inspirer de sa sagesse, de sa détermination et de son engagement pour nous efforcer de rendre le monde meilleur", a-t-il déclaré.

Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont exprimé "leur profonde admiration pour les qualités morales et politiques exceptionnelles" de Nelson Mandela, qui "restera à tout jamais dans les mémoires comme une personne qui a sacrifié une grande partie de sa vie (...) pour que des millions d'autres puissent avoir un avenir meilleur".

Le Premier ministre britannique David Cameron, qui, en 2006, avait demandé pardon pour les "erreurs" de son parti à l'époque de l'apartheid a écrit "Une grande lumière s'est éteinte", saluant "une légende dans la vie, et maintenant dans la mort".

En Asie, le président chinois Xi Jinping a salué les "extraordinaires contributions qu'il a apportées au développement de l'humanité", tandis que le Premier ministre indien Manmohan Singh l'a qualifié de "vrai Gandhien", en référence au mahatmah Gandhi.

Le Dalaï Lama a déclaré avoir perdu avec Nelson Mandela "un ami cher" et a salué "un homme de courage, de principes et à l'intégrité incontestable".

La chancelière allemande Angela Merkel a elle estimé que le nom de Mandela restera "pour toujours lié au combat contre l'oppression".

Au Brésil, la présidente Dilma Rousseff a rappelé que "l'exemple de ce grand dirigeant guidera tous ceux qui luttent pour la justice sociale et la paix dans le monde", tandis que le président vénézuélien Nicolas Maduro a décrété trois jours de deuil national.

 

Le président palestinien Mahmoud Abbas a lui salué "un symbole de la libération du colonialisme et de l'occupation pour tous les peuples aspirant à la liberté".

La birmane Aung San Suu Kyi, elle aussi prix Nobel de la paix, a rendu hommage à "un être humain remarquable" qui "nous a fait comprendre que nous pouvons changer le monde".

Une vague d'hommages sans précédent, à la hauteur de cette personnalité hors du commun.