"I have a dream" : 50 ans après, la lutte continue

"I have a dream..." Le 28 août 1963 Martin Luther King prononçait ces mots qui marquèrent plusieurs générations. Un an plus tard en 1964, la ségrégation aux Etats-Unis était abolie. Et quatre ans encore après, l'engagement du pasteur baptiste noir-américain dans la lutte contre la ségrégation raciale lui coûtait la vie.

Le 28 Aout 1963 a lieu la fameuse Marche sur Washington. Appuyé par Kennedy, Martin Luther King sollicite la fin de la ségrégation raciale dans les écoles publiques, une législation des droits civiques, dont une loi interdisant la discrimination dans le monde du travail. Devant 250 000 personnes, il prononce son discours "I have a dream", y exprimant le rêve des Noirs américains. Celui de voir une Amérique fraternelle, sans discriminations.
Ce 28 août 2013, l'Amérique toute entière célèbre le discours du pasteur : un "festival de la liberté" prendra place, ainsi que des conférences, débats, concerts et expositions. En hommage à Martin Luther King, le président des Etats-Unis prendra la parole sur les marches du Mémorial Lincoln.

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"50 ans après "I have a dream", l'Amérique se souvient"

Né à Atlanta (Géorgie) le 15 janvier 1929, Martin Luther King aurait eu 84 ans cette année. Serait-il encore de ce monde s'il n'avait pas été lâchement assassiné, nous ne le saurons jamais. Mais ce qu'il reste du "nouveau Moïse" est à jamais éternel. Adam Daniel Williams, son grand-père maternel est pasteur et l'un des pionniers de la résistance aux discriminations raciales. Le père de Martin Luther King lui succède à la tête de la paroisse. Bon élève, il a la chance de naître dans un environnement social confortable et s'évertue à réussir ses études de philosophie. Même s'il sent bien qu'il a eu plus de chance que ses pairs de la "communauté noire", il ressent une insécurité morale, propre à tous les Noirs. Il est persuadé que l'Eglise doit jouer un rôle actif dans la justice sociale. Ses nombreux discours pacifistes lui sont inspirés par Ghandi, auquel il voue une forte admiration. Après l'affaire Rosa Parks, il devient leader national de la lutte des Noirs et est élu président de la Southern Christian Leadership Conference (SCLC) contre la discrimination dans d'autres villes et pour le droit de vote.

Luther King est ferme : "pour obtenir ces droits, les Noirs doivent se respecter eux-mêmes".

mlk
"I have a dream", 50 ans plus tard, la lutte continue © Carolyn Kaster/AP/SIPA

La question de la discrimination a fait du chemin, mais le route est encore longue et pavée d'obstacles. En 2008, Barack Obama devenait le 44e président des Etats-Unis d'Amérique et le premier président noir du pays. Pour beaucoup il fut un symbole de la réussite de cette lutte contre les discriminations, faisant même grande place dans ses discours à Martin Luther King, emblème du mouvement pour les droits civiques.

"Le travail n'est pas fini, le voyage n'est pas terminé !", clame aujourd'hui le fils de Martin Luther King. Cinquante ans après, l'Amérique se souvient et célèbre le demi-siècle du "rêve". La vague d'indignation suscitée par l'assassinat de Trayvon Martin, adolescent noir non armé et tué par un vigile hispanique qui plaida non coupable et fut remis en liberté après avoir payé une caution d'un million de dollars, est la preuve que le combat est inachevé.