Le terrible secret de François Hollande

Les traumatismes de l'enfance peuvent influencer la vie d'un homme. Même celle du président de la République. François Hollande serait-il devenu chef de l'Etat si, un jour de 1968, son père n'avait pas jeté ses joujoux ? Rien n'est moins sûr.

Si je vous dis "1968", vous me répondrez sans doute "révolution sociale". Pour François Hollande, cet évènement majeur de l'histoire de France a été éclipsé par un évènement... plus personnel. Un déménagement. Avec le déracinement que cela implique pour l'ado de 14 ans qu'il était alors. En 1968, le père du futur chef de l'Etat, Georges Hollande, décide brutalement de quitter la ville de Bois-Guillaume dans la périphérie rouennaise, pour s'installer dans la très chic banlieue de Neuilly-sur-Seine, dans les Hauts-de-Seine.
Des soldats de plomb à la tête des armées. Non pas que les convictions politiques du jeune François Hollande lui aient fait dresser les cheveux sur la tête à cette idée, mais le jeune garçon ne pouvait envisager s'éloigner de ses amis et de son école, où se situent tous ses repères. Pire. Lors du déménagement, Georges, le père de François Hollande, décide ne pas s'encombrer des jouets adorés de son fils. La collection chérie de voitures Dinky Toys et l'armée de petits soldats de plomb à laquelle François tenait comme à la prunelle de ses yeux, passent à la poubelle.
Un traumatisme qui a profondément marqué l'actuel président. "Quarante-cinq ans après, [François Hollande] se souvient encore de son désespoir !", affirme l'écrivain et scénariste Serge Raffy dans la biographie du chef de l'Etat, Itinéraire Secret.

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François Hollande © WITT/SIPA

Carapace Ce choc vécu durant l'enfance a fortement impacté la personnalité du président de la République. En se plaçant en porte-à-faux avec les idées de son père, "un homme ombrageux, brutal parfois", selon Serge Raffy, François Hollande a été " obligé de construire [s]a pensée, affûter [s]es argument ", dixit l'intéressé. Cette blessure s'est réveillée le jour de son investiture, le 15 mai dernier.
François Hollande apprenait alors que son prédécesseur avait détruit l'ensemble du courrier reçu au Palais de l'Elysée depuis les résultats du 6 mai. Trop sentimental, notre Président ?