Pussy Riot : une libérée, deux en route vers les camps

Dans un entretien avec l'AFP, Ekaterina Samoutsevitch revient sur sa détention en prison et sur le sort de ses compagnes, toujours condamnées à deux ans de camp.

"Je me sens bien mais je suis fatiguée car sans arrêt sollicitée par des gens qui me demandent de m'exprimer". C'est ainsi que Ekaterina Samoutsevitch décrit son état d'esprit à quelques jours de sa libération. La militante des Pussy Riot ans avait été condamnée en août dernier à deux ans de camp avec deux autres membres du groupe, Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina. Leur faute : avoir chanté une "prière" anti-Poutine dans la cathédrale du Christ-Sauveur, à Moscou. Ainsi, elles avaient été accusées de "hooliganisme" et d' "incitation à la haine religieuse".

Grâce à l'intervention de son nouvel avocat, Ekaterina Samoutsevitch a obtenu une commutation de peine. La jeune femme a ainsi été condamnée à deux ans de ferme avec sursis. Même si elle a retrouvé la liberté, la militante n'oublie pas ses consœurs. "Nous allons bien entendu nous battre pour que Macha et Nadia soient elles aussi libérées", a-t-elle déclaré.

Alors qu'elle s'exprimait devant la presse, les deux autres militantes étaient transférées vers deux lieux différents. Nadejda Tolokonnikova aurait été envoyée en Mordovie, 500 km à l'est de Moscou. Maria Alekhina se dirigerait vers la région de Perm, à 1400 km de la capitale. Les conditions de vie sont extrêmement difficiles dans ces endroits qui abritaient déjà des goulags durant l'époque soviétique.

Epargnée, Ekaterina Samoutsevitch garde un souvenir douloureux de son séjour en prison. Les traitements subis lors de sa détention l'auraient même encouragée à déposer un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme. Et aussi à prendre quelques précautions pour l'avenir. Evoquant une poursuite des actions des Pussy Riot, elle aurait affirmé : "je voudrais bien participer, mais il faut que je sois prudente. Être active au sein du groupe ne signifie pas seulement participer à toutes les représentations".

"La Pussy Riot libérée se bat pour les autres membres du groupe"

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