Mauvaises nouvelles : les femmes, plus vulnérables

Une tornade qui balaye le paysage, une voiture qui s'enlise dans la boue ou un avion qui s'écrase : autant de drames relayés par les journaux, autant de mauvaises nouvelles auxquelles les femmes sont plus sensibles, selon les experts d'une université québécoise. Explications.

Radio, télévision, magazines : les médias traitent chaque jour des catastrophes naturelles, des faits divers sordides ou des prévisions alarmistes. Face à cette triste actualité, les femmes angoissent davantage que les hommes et restent empreintes d'un malaise. C'est ce que viennent de démontrer des chercheurs en neurosciences de l'hôpital Louis H-Lafontaine, à Montréal, dans la revue PLOS One.
Leur étude souligne que le niveau de perméabilité au stress des femmes est augmenté par la "consommation" d'articles négatifs dans la presse, ce qui les fragilise ensuite dans des situations de vie éprouvantes.

Protocole

Pour parvenir à ces conclusions, l'équipe a formé quatre groupes et prélevé, "à froid", sur chaque personne un échantillon de salive pour mesurer leur niveau de cortisol (l'hormone du stress), puis après chaque étape de l'expérience. Un groupe d'hommes et de femmes s'est dans un premier temps vu demander de lire des articles sur des sujets "plutôt neutres" tels que l'ouverture d'un parc, un mariage People ou une sortie cinéma, tandis que deux autres groupes devaient lire des articles particulièrement sombres, comme des récits de meurtres, d'actes de violence ou de graves accidents.

Résultat

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Mauvaises nouvelles : les femmes, plus vulnérables © Fotolia.com

Après ces lectures, les participants devaient accomplir des tâches de mémorisation, de réflexion, et réaliser un exercice de calcul. Or, le taux de cortisol était nettement plus élevé chez les femmes qui venaient de lire les informations les plus noires. Aucun changement chez celles qui avaient lu des papiers insipides, ni chez les hommes.

Hypothèse

Selon les scientifiques, les femmes sont sensibles au stress, car elles transposent une réalité potentiellement dangereuse sur leurs enfants. Ce mécanisme psychologique peut se mettre en marche même auprès des membres de la gent féminine qui ne sont pas "mamans".
"La nécessité de protéger leur progéniture aurait fait évoluer la réaction du sexe féminin et l'aurait rendu plus empathique", explique Marie-France Marin, co-auteure de l'enquête.
 

Si elles souffrent davantage des menaces insidieuses des news, les femmes se montrent davantage capables de décrire en détail ce qu'elles ont lu, témoignant d'une vigilance supérieure à celle des hommes. Compatissantes, donc, et plus attentives, aussi. On le savait déjà, non ?

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